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La mort de Roger Guillemin, endocrinologue et Prix Nobel de médecine

L’endocrinologue Roger Guillemin, à Lyon, le 15 avril 2005.

Roger Guillemin, médecin et chercheur de renommée internationale, est mort le 21 février, à San Diego (Californie), alors qu’il venait de fêter ses 100 ans. Il avait reçu le prix Nobel de physiologie et de médecine en 1977 pour des découvertes fondamentales qui ont été à la base de l’endocrinologie et de la neuroendocrinologie modernes.

Ce médecin-chercheur français, devenu ensuite franco-américain, est né à Dijon le 11 janvier 1924. Il entreprend ses études de médecine en 1942, à l’université de Bourgogne et, après interruption pour rejoindre le maquis, les achève en 1949 à la faculté de médecine de Lyon. Il rejoint l’équipe de Hans Selye – spécialiste du stress – à l’université de Montréal, au Canada, où il obtient en 1953 une thèse de physiologie en endocrinologie expérimentale. Dans ce laboratoire, il rencontre l’un des fondateurs de la neuroendocrinologie, Geoffrey Harris. Ce chercheur reconnu avait accumulé des données suggérant le rôle-clé d’une structure cérébrale (l’hypothalamus) dans le contrôle des sécrétions hormonales de la glande hypophysaire. Geoffrey Harris avait soulevé l’hypothèse que l’hypothalamus produit et sécrète des neuro-hormones qui stimulent les cellules hypophysaires.

A la suite de cette rencontre, Roger Guillemin a eu comme objectif primordial et permanent d’identifier la structure chimique de ces neuro-hormones hypothalamiques putatives. Il débute ce projet au Baylor College à Houston, aux Etats-Unis, poursuivi en alternance avec un séjour au Collège de France, à Paris.

Technologies de pointe

Vu la sensibilité limitée des méthodes d’analyse de l’époque pour détecter ces neuro-hormones présentes en très faible concentration, il doit tout d’abord accumuler des centaines de milliers d’hypothalamus de mouton pour disposer de quantités suffisantes d’extraits à analyser. Il réussit cet exploit et, parallèlement, s’entoure de chercheurs remarquables ayant des expertises complémentaires dans des technologies de pointe.

En combinant avec virtuosité ces nouveaux outils au début des années 1970, son groupe isole et identifie parfaitement les structures des principales neuro-hormones hypothalamiques. Parmi celles-ci, citons la TRH, qui stimule la sécrétion de l’hormone hypophysaire TSH, laquelle, à son tour, joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de la glande thyroïde. Le chercheur migre ensuite avec l’ensemble de son équipe sur la côte ouest des Etats-Unis dans un laboratoire de neuroendocrinologie créé spécialement pour eux au sein du prestigieux Salk Institute, à San Diego (Californie). Une fois sur place, grâce à des approches similaires, ils isolent et identifient la séquence d’une autre neuro-hormone hypothalamique appelée GnRH, qui, elle, est impliquée dans le contrôle de la sécrétion de deux hormones hypophysaires (LH et FSH) essentielles pour le développement pubertaire et pour la fertilité des femmes et des hommes.

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