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La guerre en Ukraine creuse le clivage à gauche avant les européennes

Le membre du Parlement européen Raphaël Glucksmann au Salon de l’agriculture, à Paris, le 25 février 2024.

A un peu plus de trois mois des élections européennes du 9 juin, le sujet de la guerre en Ukraine réactive un fossé idéologique entre les partis de gauche. Certes, tous ont condamné l’hypothèse d’une intervention de troupes occidentales sur le sol ukrainien, avancée par Emmanuel Macron, lundi 26 février. Mais le clivage entre les deux gauches, celle du non et du oui aux traités européens, celle des souverainistes et des fédéralistes, perdure.

De prime abord, tous ont critiqué l’« inquiétante légèreté présidentielle », comme l’a écrit le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, mardi 27 février, sur X : « Soutenir la résistance ukrainienne oui. Entrer en guerre avec la Russie et entraîner le continent. Folie. » Le lendemain, sur TF1, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a fustigé « un dérapage incontrôlé » de la part du chef de l’Etat. « L’Ukraine ne demande pas des troupes, ils nous demandent du soutien dans leur effort de guerre », abonde la tête de liste des écologistes aux européennes, Marie Toussaint.

Derrière cette apparente concorde, Raphaël Glucksmann, tête de liste du PS et partisan d’une « économie de guerre » pour contrer Vladimir Poutine, concentre les attaques des « insoumis » et des communistes, qui le rangent parmi les « bellicistes ». « Il y a une course à l’échalote entre Macron et Glucksmann », estime le député LFI de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud. Les « insoumis » se délectent de la divergence qu’ils croient détecter au sein du parti. « Jusqu’où le PS est-il prêt à nous emmener ? », s’interroge M. Lachaud, qui juge Olivier Faure beaucoup moins allant que son candidat. « La position de Raphaël Glucksmann, c’est celle du PS », rétorque le député PS du Calvados Arthur Delaporte pour tenter de fermer le ban.

Quel niveau d’aide à l’Ukraine ?

Raphaël Glucksmann, quant à lui, nie partager la position du chef de l’Etat : s’il préconise de « tout faire pour aider la résistance ukrainienne », il rappelle avoir toujours posé « comme limite l’envoi de troupes sur le front ». En revanche, il évoque la nécessité d’instaurer « un rapport de force » avec le maître du Kremlin, qu’il considère comme « le tyran expansionniste » d’un « régime fasciste ». « Le va-t-en guerre, c’est Poutine », lance-t-il, rappelant ses faits d’armes. De « l’annexion de la Crimée parfois sous les vivats de certains “insoumis” » (en 2014, Jean-Luc Mélenchon jugeait les ports de Crimée « vitaux pour la sécurité de la Russie »), aux « villes rasées en Syrie », en passant par l’invasion du Donbass. Le député européen fustige « ceux qui pensent qu’en étant faible, on achète la paix ». Dans son viseur : Jean-Luc Mélenchon.

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