Close

L’Ukraine, terrain d’affrontement avec le Rassemblement national pour Macron et Attal

Le premier ministre, Gabriel Attal, lors d’une séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 27 février 2024.

La cause de l’agriculture française, en pleine semaine du salon, aurait dû ouvrir la séance des questions au gouvernement, mardi 27 février, à l’Assemblée nationale. Contre toute attente, ce sont les propos polémiques d’Emmanuel Macron sur l’Ukraine, tenus la veille au soir, qui ont animé l’Hémicycle. « Il n’y a pas de consensus, aujourd’hui, pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol », avait déclaré, lundi soir, le chef de l’Etat, à l’issue d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine, qui se tenait à l’Elysée. « Mais en dynamique, rien ne doit être exclu », avait-il ajouté, assumant une « ambiguïté stratégique ».

En évoquant pour la première fois l’envoi de troupes en Ukraine, le président de la République « a franchi une étape supplémentaire vers la belligérance, faisant planer un risque existentiel sur 70 millions de Français, et plus particulièrement sur nos forces armées déjà déployées à l’est de l’Europe », s’est emportée Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN). « On me dit que c’est dans l’intérêt de l’humanité. Mais quel est donc ce droit divin qui a fait de la France le soldat de toutes les justes causes dans le monde, alors que le seul empire mondial existant, les Etats-Unis, s’y refuse à leur endroit ? », a ironisé la députée du Pas-de-Calais, citant François Mitterrand.

« Vous attendiez la première occasion pour rappeler les vraies fidélités qui sont les vôtres [et] « montrer le vrai visage qui est le vôtre », lui a rétorqué le premier ministre, Gabriel Attal, revenu du Salon de l’agriculture pour contre-attaquer. « Quand on lit les enquêtes qui sont réalisées, [comme celle du Washington Post, le 30 décembre dernier, accusant le RN de liens persistants avec Moscou en vue d’affaiblir le soutien à l’Ukraine], il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays, a-t-il poursuivi. Je parle de vous et de vos troupes, Mme Le Pen. »

« Fuite en avant militariste »

Le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, avait qualifié le RN de « parti de l’étranger », une semaine plus tôt. « C’est manifestement le parti de la Russie », avait-il dit accusateur, sur France Inter, le 18 février. « Il y a seulement deux ans (…) vous défendiez une alliance militaire avec la Russie », a encore rappelé le chef du gouvernement à Marine Le Pen, dans une réponse particulièrement longue. « Si vous aviez été élue en 2022, on serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens, c’est ça la réalité », a-t-il asséné.

Il vous reste 54.93% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top