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Emmanuel Macron persiste sur l’envoi éventuel de militaires en Ukraine, la plupart des alliés occidentaux prennent leurs distances

Emmanuel Macron lors de la conférence de soutien à l’Ukraine avec des dirigeants européens, à l’Elysée, à Paris, le 26 février 2024.

Une nouvelle fois, les déclarations d’Emmanuel Macron suscitent une levée de boucliers internationale. Vingt mois après avoir suggéré de « ne pas humilier » la Russie, voilà le président français accusé d’ouvrir un débat intempestif sur l’envoi éventuel de troupes alliées en Ukraine, afin de la défendre contre les assauts du Kremlin.

A ce sujet, « rien ne doit être exclu », a lâché M. Macron, à l’issue de la conférence qu’il venait de présider lundi à l’Elysée, dans l’objectif de faire « plus et mieux » en soutien à Kiev. « Beaucoup de gens qui disent : “Jamais, jamais” aujourd’hui étaient les mêmes qui disaient : “Jamais des tanks, jamais des avions, jamais des missiles à longue portée” il y a deux ans », avait argumenté le chef de l’Etat.

La suggestion n’a pas tardé à susciter de vives réactions, voire une certaine consternation. A Washington, John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, s’est voulu catégorique : « Il n’y aura pas de troupes américaines sur le territoire ukrainien. » « Le Royaume-Uni n’a pas l’intention de déployer largement des troupes en Ukraine » au-delà « du petit nombre » de personnels britanniques déjà dans le pays pour « assister » les forces armées ukrainiennes, a renchéri Downing Street, où la question n’est pourtant pas totalement taboue.

Même les participants à la conférence de Paris ont cherché à prendre leurs distances avec l’« option » discutée lundi soir à l’initiative du président français. A commencer par le chancelier allemand, Olaf Scholz. « Ce qui a été décidé entre nous dès le début [de la guerre] continue à être valide pour l’avenir. Il n’y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les Etats européens ni par les Etats de l’OTAN sur le territoire ukrainien », a déclaré le dirigeant social-démocrate, en marge d’un déplacement à Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg).

Le président finlandais, Sauli Niinistö, présent lui aussi à l’Elysée lundi soir, a déclaré à la chaîne de télévision publique finlandaise Yle qu’« il y a eu un consensus général sur le fait qu’il ne devait pas y avoir de présence militaire. C’était également la position de la Finlande ».

« Cette guerre n’a pas de solution militaire »

Prompts à se déchirer sur la guerre en Ukraine, les quatre dirigeants du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie), réunis à Prague mardi, se sont, de leur côté, montrés unanimes au sujet des propos d’Emmanuel Macron. Aucun des quatre pays « ne prévoit » de déployer des soldats en Ukraine, ont-ils répété l’un après l’autre. « Je crois qu’il ne faut pas spéculer aujourd’hui sur l’avenir, ni sur la question de savoir s’il y aura des circonstances qui modifieront cette position », a précisé le premier ministre polonais, Donald Tusk, l’un des principaux soutiens de l’Ukraine au sein de l’UE.

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