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Projet d’autoroute A69 dans le Tarn : travaux parlementaires à Paris et tensions sur le terrain

Le chantier de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, près de Puylaurens (Tarn), le 20 février 2024.

Au milieu des arbres, des opposants toujours aussi déterminés. A Paris, des députés qui vont se pencher sur le dossier pendant plusieurs mois… Depuis quelques jours, la construction de l’A69, autoroute de 53 kilomètres entre Toulouse et Castres, est au centre de toutes les attentions. Sur le terrain, la tension ne retombe pas. Mardi 27 février, les « écureuils »​, ces manifestants fermement opposés au projet, étaient toujours perchés ​dans des cabanes construites dans des chênes et des platanes de la Crem’Arbre, le nom de la zone à défendre (ZAD) située sur la commune de Saïx (Tarn).

Vidé d’une grande partie de ses occupants par les forces de l’ordre pour laisser le concessionnaire Atosca reprendre le déboisement, ce lieu, encerclé par des gendarmes et des CRS, est devenu un point névralgique du face-à-face. « On leur apporte notre soutien en lisant des poèmes, en jouant du tambour. C’est mieux que de pleurer », témoignait Paloma, installée dans un abri de fortune monté à la hâte face au petit bois. En fin de matinée, six gendarmes de la Cnamo, la cellule nationale d’appui à la mobilité, ont une nouvelle fois tenté de faire descendre les militants.

Quelques heures plus tard, à des centaines de kilomètres de là, la commission d’enquête « sur le montage juridique et financier du projet d’autoroute A69 » a commencé ses travaux à l’Assemblée nationale. « Le choix gouvernemental sera finalement de transformer la route en concession et la région finira par valider en 2014 en estimant que c’est à l’Etat d’assumer », s’est souvenu Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées de 1998 à 2015.

En ce premier jour d’auditions consacré à la genèse du projet, les anciens responsables politiques et administratifs, comme l’ex-préfet du Tarn, François Philizot, ont tous défendu l’A69, seule façon, selon eux, de désenclaver Castres et le sud du Tarn. « A l’époque, nous étions très préoccupés par l’équilibre du territoire et par le fait que le dynamisme de la métropole toulousaine bénéficie aussi aux autres villes, a argumenté Dominique Perben, ministre des transports de 2005 à 2007, qui avait reçu le principal industriel du coin, Pierre Fabre, créateur du groupe du même nom et ardent défenseur de l’autoroute. Un ministre, dans l’idée que je m’en fais, c’est quelqu’un qui doit discuter avec les gens qui ont des responsabilités. M. Fabre était très porteur de ce projet. »

Le dialogue tourne en rond

Même si les députés écologistes ont questionné à plusieurs reprises les premiers intervenants sur l’existence d’études sur des solutions alternatives comme le doublement de la N126, le dialogue a vite tourné en rond. « Arriver à tant de débordements et de colères pour une décision prise il y a vingt ans. (…) Notre époque me dépasse », a constaté M. Malvy.

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