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Au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron creuse un peu plus le gouffre avec les défenseurs de l’environnement

Emmanuel Macron s’entretient avec un agriculteur lors de sa visite au Salon de l’agriculture, porte de Versailles, à Paris, le 24 février 2024.

Samedi 24 février, cela fait déjà de très longues minutes qu’Emmanuel Macron est retranché dans un coin du Salon international de l’agriculture. Cerné par les huées des agriculteurs, à l’écart des empoignades entre les exploitants et les forces de l’ordre, le président de la République est obligé de se défendre d’avoir mis le feu aux poudres.

A-t-il vraiment voulu convier Les Soulèvements de la Terre, un collectif écologiste radical, à un débat qu’il voulait organiser ce même jour ? « Toute cette histoire m’a mis en colère à un point que vous ne pouvez pas imaginer, déclare-t-il devant les journalistes. Je démens totalement cette information. Totalement. Je n’ai jamais songé initier une telle invitation. Et vous parlez au président de la République qui a assumé de faire passer en conseil des ministres la dissolution des Soulèvement de la Terre. »

Si le chef de l’Etat et ses proches admettent seulement une « erreur » de communication et tentent déjà de passer à autre chose, cet épisode risque de laisser des traces. Car l’évocation, jeudi 22 février, d’une présence des Soulèvements de la Terre à ce débat, a agi comme un chiffon rouge sur les syndicats agricoles, provoquant le boycott de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le premier syndicat agricole, et des Jeunes Agriculteurs (JA), radicalisant les positions et déclenchant de facto l’annulation de l’événement prévu par l’Elysée.

Les Soulèvements de la Terre approchés mais pas conviés

M. Macron est-il responsable de ce fiasco ? Selon nos informations, le président de la République a raison de dire que Les Soulèvements n’ont pas été formellement conviés, mais il enrobe la réalité des derniers jours, plusieurs sources de l’exécutif ayant bien tenté de les approcher.

Mardi 20 février, lors d’une entrevue à l’Elysée, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, et Arnaud Gaillot, président des JA, poussent pour un débat qui irait au-delà du monde paysan. Le chef de l’Etat vient de leur faire part de son désir d’inviter les distributeurs, mais aussi des associations environnementalistes connues pour leurs actions spectaculaires, telles qu’Extinction Rebellion. Lors de réunions préparatoires, les équipes de l’Elysée avaient aussi réussi à convaincre les organisateurs du Salon de l’agriculture. Il n’était pas alors question des Soulèvements de la Terre, un collectif très actif lors des affrontements autour des mégabassines de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), dont l’exécutif avait décidé la dissolution, avant que le Conseil d’Etat n’annule cette décision.

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