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A l’hôpital, un stationnement de plus en plus payant

Toujours plus de parkings payants dans les hôpitaux et dans les cliniques. Pour une majorité d’usagers, c’est la pilule de trop. Pourtant, interrogé au printemps 2023 par BFM-TV, le ministre de la santé de l’époque, François Braun, déclarait : « Je ne vais pas régler le problème du coût des parkings des hôpitaux. »

Contestés par les patients et leurs proches, les parkings hospitaliers représentent un marché en croissance pour les opérateurs privés, publics et semi-publics. « S’il y a un secteur dynamique où l’on construit aujourd’hui, c’est bien celui des hôpitaux et des cliniques », confirme Jean-Laurent Dirx, président de la Fédération nationale des métiers du stationnement.

L’externalisation de la gestion des parkings de ces sites a démarré au début des années 2010. Une initiative mue, selon les responsables d’établissements, par la nécessité de concentrer leurs ressources sur le soin et l’achat d’équipements. Une réaction, également, à l’utilisation de leurs parcs de stationnement par des automobilistes qui profitaient, sans y avoir droit et sans payer, des places réservées aux salariés, aux patients et aux visiteurs.

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Des groupes privés, tels que Indigo, Q-Park ou Effia, leur apportent une solution clés en main en échange d’une concession : « Beaucoup manquent de terrains en surface et nous demandent aujourd’hui de bâtir des ouvrages en élévation de grande capacité, dépassant souvent 1 000 places », confirme Michèle Salvadoretti, directrice générale de Q-Park France. A lui seul, cet exploitant gère 15 000 places, ventilées entre une douzaine de sites hospitaliers publics et quelques cliniques privées, dont le CHU de Brest (plus de 3 000 places) et le CHRU de Nancy, en voie d’achèvement.

Au grand dam des visiteurs

Le leader du marché, Indigo, a également sous sa gestion quelque 15 000 places réparties sur 28 sites. « Nous optimisons leurs flux de circulation en proposant du guidage à la place, des bornes de recharge pour véhicules électriques, une zone de dépose-minute pour les urgences et des aménagements spécifiques pour les transporteurs sanitaires et le personnel de santé », développe Sébastien Fraisse, président du directoire d’Indigo. Près de 60 000 places gérées par des exploitants privés et publics ont basculé en stationnement payant.

Une évolution qui s’opère au grand dam des visiteurs, ces derniers reprochant, en particulier aux hôpitaux, de faire des profits sur leur dos. « Quand on fait payer le parking dans les hôpitaux publics, on touche à l’accès à un service de santé. Cela mérite a minima une régulation de l’Etat ou de la “Sécu” », juge Frédéric Bizard, économiste spécialiste des questions de santé et de protection sociale. Raison pour laquelle la « Sécu » offre aux patients un conventionnement sur demande. Rares, aussi, sont les établissements qui rentabilisent leurs parkings. « Les recettes ne suffisent pas, le plus souvent, à couvrir les investissements et les coûts de fonctionnement. Beaucoup d’hôpitaux subventionnent en partie l’activité mise en concession », pointe Mme Salvadoretti. Le débat sur le règlement du coût des parkings est loin d’être clos.

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