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Au Salon de l’agriculture, une ouverture chaotique

Au Salon international
 de l’agriculture,
 à Paris, samedi 24  février.

Le Salon de l’agriculture s’est ouvert, samedi 24 février, dans une ambiance électrique. Les points de tension se sont multipliés entre les forces de l’ordre et les agriculteurs, à tel point que l’ouverture au public a dû être reportée, tandis qu’Emmanuel Macron recevait les organisations syndicales.

Alors que, dans les allées, des agriculteurs scandaient « Macron démission », le chef de l’Etat pourrait renoncer à inaugurer le Salon de l’agriculture. « Depuis le premier jour je suis au côté de nos agriculteurs, a tenté de défendre le président de la République lors d’une conférence de presse à la sortie de la rencontre avec les syndicats, face aux caméras. On a procédé ensemble, ces dernières années, à des avancées majeures on a une crise, de confiance, de revenus, de reconnaissance. » Toutefois, « il faut être à la fois humble et lucide, on ne répondra pas en quelques heures à la crise agricole. Elle ne sera pas réglée aujourd’hui ou durant le salon ».

Entouré du ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, et de sa ministre déléguée, Agnès Pannier-Runacher, le chef de l’Etat a appelé à ce que « ce salon se passe bien, dans le calme ». M. Macron a annoncé que le projet de loi agricole, repoussé à plusieurs reprises, serait présenté en conseil des ministres le 20 mars.  « J’ai pris l’engagement ce matin, ici, devant les organisations syndicales d’abord, de reconnaître notre agriculture et notre alimentation comme un intérêt général majeur de la nation française. Ce sera inscrit dans la loi, ce qui permettra de protéger notre agriculture de manière ferme et solide », a-t-il expliqué. « Dans trois semaines, je réunirai l’ensemble des organisations syndicales, des filières agricoles, pour consolider les mesures d’urgence, les engagements français et européens », pour lancer un plan agricole à horizon 2040, a promis le chef de l’Etat.

Juste avant son arrivée, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), Arnaud Rousseau, affirmait vouloir lui réserver « un accueil républicain », même si des sifflets étaient distribués aux militants présents. Des militants de la Coordination rurale étaient aussi présents. Vendredi 23 février, le syndicat avait organisé un défilé de tracteurs dans Paris jusqu’à la place Vauban près des Invalides. Ce sont donc quelques centaines d’agriculteurs qui attendaient Emmanuel Macron devant l’entrée officielle, samedi matin.

« C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase »

Mais le chef de l’Etat a pénétré dans le salon, pas encore ouvert au public, peu avant 8 heures, sans passer devant les agriculteurs qui l’attendaient là. Il s’est rendu directement au petit déjeuner organisé avec les représentants syndicaux. Les agriculteurs, mécontents, se sont mis à siffler et à huer le chef de l’Etat et sont parvenus à forcer l’entrée du salon. Le service d’ordre a vite été débordé, et un groupe de CRS est entré dans le hall 1, là où se trouve la vache égérie et où devait se dérouler l’inauguration officielle. La colère des manifestants a éclaté. Les forces de l’ordre ont tenté de les canaliser, alors qu’ils ne cessaient de répéter : « On est chez nous. » Entre heurts et interpellations, la tension était forte.

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