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Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF : « Je ne veux plus qu’on utilise la grève comme point d’entrée du dialogue social »

Le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, sur un quai de la gare de l’Est, à Paris, le 9 novembre 2023.

Entre deux mouvements de grève au milieu des vacances scolaires, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, défend dans un entretien sa nouvelle méthode de dialogue social, avec une approche globale incluant tous les métiers de l’entreprise et tous les sujets.

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Combien la dernière grève des contrôleurs va-t-elle coûter à l’entreprise ?

L’évaluation n’est pas encore faite, mais ce n’est pas un enjeu économique. L’enjeu, c’est d’être au rendez-vous des attentes des Français. On est une entreprise publique, on a une mission d’intérêt général. Les gens avaient réservé leurs vacances. Ce ne sont pas que les plus riches qui prennent le train pour aller au ski. Ceux qui sont dans les trains, ce sont des familles qui ont réservé depuis longtemps. Les gens vont aussi à la campagne, les enfants rejoignent les grands-parents. J’ai vu des gens qui pleuraient au guichet. C’est ça qui m’embête.

Un nouveau préavis est déposé par SUD-Rail pour les aiguilleurs le week-end des 24-25 février. Le trafic sera-t-il perturbé ?

A ma connaissance, l’impact sera limité. On parle de service quasi normal, même s’il peut y avoir quelques perturbations locales. SUD-Rail est la seule organisation syndicale derrière ce mouvement. C’est un choix délibéré de sa part de cumuler les grèves. Ils ont essayé dans les ateliers de maintenance des TGV, ils étaient là pour porter le préavis des contrôleurs, ils le font de nouveau pour les aiguilleurs.

Ces grèves d’aiguilleurs et de contrôleurs ont démarré dès 2022. Comment expliquez-vous qu’un an et demi plus tard le malaise soit toujours palpable ?

Les sujets de pouvoir d’achat sont importants. Pendant presque une dizaine d’années, l’inflation était autour de 1 %. Le mécanisme de grille statutaire de la SNCF offrait une augmentation moyenne de 2 % par an. Au fond, la grille statutaire couvrait l’inflation. L’envolée des prix a posé de nouvelles questions.

Mais j’ai le sentiment que la SNCF a été au rendez-vous de la protection des cheminots en matière de pouvoir d’achat, puisque sur trois années d’affilée, nous avons augmenté la masse salariale de 500 millions d’euros par an. Elle est passée de 8 milliards d’euros en 2022 à 9 milliards et demi en 2024. C’est quasiment 20 % de hausse, alors que l’inflation était entre 13 % et 14 %. En plus on a fait un effort sur les bas salaires, reconnu par la plupart des organisations syndicales.

Pour les aiguilleurs, un « programme métier » a été lancé : il a eu pour effet d’accroître considérablement les recrutements. C’est vrai qu’il y avait des besoins. Il y a eu des majorations de primes, une amélioration des conditions de travail. Pour les contrôleurs, vous savez qu’en 2022, en sortie de conflit, des engagements ont été pris sur les rémunérations, sur le fait qu’ils soient au moins deux dans les TGV. C’est fait dans 87 % des trains et ce le sera dans tous d’ici à 2025.

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