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Léon Deffontaines, candidat du PCF aux européennes « dans la roue » de Fabien Roussel

Léon Deffontaines, tête de liste du Parti communiste français pour les élections européennes, au siège du parti à Paris, le 10 janvier 2024.

« Pourquoi lui ? Il connaît la France, il est jeune… », et puis « on a le même pif, lui et moi ». En septembre 2023, en pleine Fête de L’Humanité, c’est ainsi que Fabien Roussel présentait Léon Deffontaines, 27 ans, tête de liste des communistes aux élections européennes. Devant la députée européenne Marie Toussaint, tête de liste des écologistes aux élections du 9 juin, un peu interdite devant ce duo déterminé à fustiger les « écolos déconnectés ». Comme si le jeune Amiénois, ancien secrétaire général des jeunesses communistes, avait d’abord pour avantage de servir de double au numéro un du Parti communiste français (PCF).

Sur les tracts lancés depuis l’officialisation de sa candidature, les deux hommes sont quasiment sur le même plan. Léon Deffontaines l’assume : « Fabien m’a dit : je veux appuyer de tout mon poids dans la campagne. » « L’idée, c’est de me mettre complètement dans sa roue », ajoute-t-il, précisant avoir demandé à l’ancien candidat à la présidentielle de venir à la plupart de ses réunions publiques.

Alors que le secrétaire national du PCF continue d’enchaîner les matinales et les punchlines, Léon Deffontaines tente tant bien que mal de faire passer des messages de campagne. Le premier, en novembre, visait « l’abolition de la prostitution en France et en Europe ». Un choix loin d’être anodin, car le sujet divise la gauche comme les féministes, entre « abolitionnistes » et soutiens des « travailleurs et travailleuses du sexe ». Sur de nombreux thèmes, la direction du PCF assume de cliver par rapport au reste de la gauche. En pleine COP28, Léon Deffontaines s’est rendu dans une mine de charbon à ciel ouvert en Allemagne pour dénoncer un scandale environnemental présenté comme la conséquence inéluctable de la sortie du nucléaire allemand, puis il est allé au côté des ouvriers de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne).

Celui qui entend toucher la « France du non » au référendum européen de 2005 et promet de « reprendre la main » en France et en Europe s’oppose aussi à tout élargissement de l’Union européenne, et notamment à l’Ukraine, où le smic, rappelle-t-il, est à 150 euros. « L’élargissement aggravera le dumping social qui a déjà amené un cinquième des Européens sous le seuil de pauvreté », plaide-t-il. Le 3 février, il a été reçu avec Fabien Roussel à Matignon pour demander des mesures d’urgence pour que « le travail paie ».

Image de jeune homme ordinaire

Dans son clip de campagne, le jeune homme appuie sur ses origines amiénoises, une mère psychologue, un père longtemps fleuriste. Contrairement à Emmanuel Macron et à François Ruffin, dont il a fait la campagne pour les législatives de 2017 (à l’époque, ce dernier avait une communiste pour suppléante), Léon Deffontaines n’est pas allé au lycée catholique privé de la Providence, à Amiens. A 18 ans, il était sur la liste de Lutte ouvrière aux municipales dans la ville. Permanent du PCF à compter de 2018, il a décidé de faire de son image de jeune homme ordinaire un point d’appui, dans la droite ligne de la stratégie médiatique de Fabien Roussel, qui estime avoir l’oreille de la France des bourgs, loin des métropoles.

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