Close

La dette française reste sous la surveillance des agences de notation

Le ministre français de l’économie et des finances, Bruno le Maire lors de la réunion ministérielle 2024 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), à Paris, le 13 février 2024.

En ce début d’année 2024, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a repris son bâton de pèlerin, espérant remettre dans le débat le sujet de la maîtrise des finances publiques, et en faire un sujet de souveraineté. Comme en 2023 et en 2022. « Le plus dur est devant nous », a-t-il répété lors de ses vœux aux acteurs économiques à Bercy, le 8 janvier. Dans son administration, la course contre la montre a commencé.

Ainsi, dimanche 18 février, le ministre s’est engagé à réaliser « 10 milliards d’économies immédiates » sur le budget de l’Etat, une mesure supplémentaire d’autant plus urgente selon Bercy que les dépenses se sont multipliées depuis janvier, comme les 400 millions d’euros dégagés pour les agriculteurs, les primes pouvant aller jusqu’à 1 900 euros pour les policiers et gendarmes à l’occasion des Jeux olympiques, ou les jusqu’à 3 milliards d’euros promis à l’Ukraine.

L’essentiel des économies se feront sur l’arrêt de dispositifs de crise, et sur le budget des ministères et des opérateurs de l’Etat, ces organismes publics ou privés auxquels est confiée une mission de service public. Au-delà, quelques chantiers sont identifiés, comme les aides à l’apprentissage, les allègements de charge sur les bas salaires ou les franchises médicales.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A travers l’Europe, le grand retour des restrictions budgétaires

Cette mesure s’ajoute aux 12 milliards d’euros d’économies que le gouvernement s’est engagé à trouver pour le projet de loi de finances 2025. Mais le ralentissement, sur fond d’inflation persistante et de remontée des taux, a aussi contraint Bercy à revoir ses estimations pour 2024, ramenant sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,4 % à 1 % pour 2024. « Il y a une cassure conjoncturelle en ce début d’année, observe Ludovic Subran, économiste en chef chez Allianz. Tous les indicateurs de l’économie traduisent un ralentissement. Les gens voient que les prix ne redescendent pas et s’inquiètent d’une crise de l’immobilier. » Pour l’économiste, le « pacte de Faust » entre l’Etat et les entreprises, au terme duquel ces dernières se sont engagées à maintenir l’emploi contre de l’argent public, va se fissurer à mesure que les aides sont retirées.

Progression régulière

Ce ralentissement de l’activité menace les objectifs du président de la République, Emmanuel Macron, qui s’est engagé à atteindre le plein-emploi en 2027. Sa matrice idéologique repose en effet sur la croissance du PIB pour créer des richesses et de l’emploi, qui accroîtront ensuite les rentrées fiscales et sociales permettant de rééquilibrer les comptes. A court terme, toutefois, le juge de paix en matière de finances publiques n’est pas tant la note qu’attribueront les agences à la France, ou même la Commission européenne, que les marchés eux-mêmes, dont l’appétit pour la dette française ne semble pas vouloir faiblir. Du moins pour l’instant. « Emmanuel Macron sait comment fonctionnent les marchés financiers, ajoute Ludovic Subran. Il sait qu’il y a de l’épargne à investir et qu’il y a des investisseurs pour acheter de la dette française. »

Il vous reste 36.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top