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A Reconquête !, les débuts laborieux de la campagne pour les européennes

Marion Maréchal et Nicolas Bay, vice-président exécutif de Reconquête !, assistent à une conférence de presse informelle au Parlement européen, à Strasbourg, le 7 février 2024.

L’extrême droite a fait de TikTok son baromètre privilégié de l’élection européenne. Quand le Rassemblement national (RN) jubile de voir sa tête de liste, Jordan Bardella, passer la barre du million d’abonnés sur le réseau social préféré des adolescents, la direction de Reconquête ! s’inquiète des commentaires lus sous les vidéos de sa candidate, Marion Maréchal. La plupart des utilisateurs découvrent que la nièce de Marine Le Pen est revenue en politique. Bien plus encore apprennent qu’elle a rejoint le parti d’Eric Zemmour, rallié en mars 2022. Seuls les plus informés savent que l’ancienne députée est en lice pour le scrutin du 9 juin.

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Les plus optimistes des cadres de Reconquête ! y voient, en souriant, une « belle marge de progression » d’ici le passage aux urnes. Mais beaucoup, dans l’entourage de l’ancienne élue Front national (FN) et plus encore dans celui du polémiste identitaire, commencent à s’inquiéter d’une campagne menée sous les radars, à l’ombre de la dynamique qui porte Jordan Bardella loin devant dans les sondages. « L’offre électorale n’est pas encore assimilée par l’opinion », euphémise Nicolas Bay, dernier eurodéputé du parti, et quatrième d’une liste dont la tête d’affiche a pourtant été officialisée début septembre.

Au quartier général de campagne, loué dans le cossu 8e arrondissement de Paris, chacun jure que la campagne se déroule comme prévu. « Nous sommes encore dans l’installation d’une candidature », répètent en chœur les dirigeants. Comme avant l’élection présidentielle de 2022, les éminences grises de Reconquête ! scrutent dans des sondages pourtant bien maussades les signes d’un élan qu’aucun journaliste ou analyste n’aurait, selon eux, le talent de relever. Comme pour Eric Zemmour, les difficultés sont érigées en volontés : si les déplacements de Marion Maréchal ne récoltent qu’un écho relatif, ce ne serait dû qu’au souhait de son équipe de cibler la presse locale et de ne pas convier les journalistes de Paris.

Duel de second rang

Mais à moins de quatre mois de l’échéance, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen échoue à imposer le moindre sujet dans le débat et semble condamnée à se positionner inlassablement en réaction à Jordan Bardella, plus rapide, par exemple, à se déclarer en janvier contre l’Union européenne du libre-échange pour défendre les agriculteurs français.

« Le match n’est pas avec le Rassemblement national, le seul match de ces européennes est pour savoir qui représentera la droite à l’avenir, à la fois sur les questions économiques et identitaires, prédisait Marion Maréchal en décembre. Une droite de compromission et d’incohérence ? Une droite authentique ? » Son premier grand meeting de campagne approche (le 10 mars au Palais des sports de Paris), et l’ex-élue du Vaucluse reste engluée dans un duel de second rang face au candidat investi par Les Républicains (LR), François-Xavier Bellamy.

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