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Elections européennes : chez Renaissance, l’incertitude à quatre mois du scrutin

Pascal Canfin, lors du campus européen de Renaissance, à Bordeaux, le 7 octobre 2023.

L’annonce était prévue pour le courant du mois de février. Elle pourrait finalement être remise à début mars. Alors que toutes les autres formations politiques ont désigné leur tête de liste pour les élections européennes qui se tiendront le 9 juin, la majorité présidentielle semble toujours aussi peu pressée d’entrer dans la bataille. Les eurodéputés sortants se relaient pour afficher le calme des vieilles troupes, arguant que les Français ne s’intéressent pas encore à la campagne et que cela reviendrait à parler dans le vide que de s’adresser à eux.

Déjà en 2019, la campagne avait démarré tardivement. Dans le contexte difficile de la crise des « gilets jaunes » et des sondages favorables au Rassemblement national (RN), la liste Renaissance avait récolté 22,42 % des suffrages, à moins d’un point d’écart du président du RN Jordan Bardella et de ses 23,34 %.

La configuration de début 2024 n’a pas grand-chose à voir avec le printemps 2019. « Tout est plus difficile, concède l’eurodéputé sortant Gilles Boyer (Horizons). On peut essayer de se cacher derrière notre petit doigt mais il y a une déperdition [d’électeurs]. » L’inquiétude vient tout autant de la dynamique du RN, déjà arrivé en tête en 2014 et en 2019, que de l’affaissement de la majorité, sondage après sondage. En creux, l’image dégradée du président de la République, sur laquelle Renaissance ne pourra pas autant capitaliser. En 2019, le locataire de l’Elysée s’était très fortement impliqué dans la campagne, au point d’apparaître seul sur les affiches électorales. Une option qui paraît inenvisageable aujourd’hui, alors que la liste de la majorité n’a pas gagné un seul point dans les enquêtes d’opinion, après les annonces de M. Macron lors de son « grand rendez-vous avec la nation » en janvier, pas plus qu’avec le remaniement gouvernemental de début d’année.

Impression de flottement

Les interrogations, elles, s’accumulent. Les hésitations sur l’identité de la tête de la liste en sont l’illustration. Alors qu’elle semblait promise à Stéphane Séjourné, ce dernier a été promu au ministère des affaires étrangères, sans qu’une autre solution ne fasse l’unanimité. Les déboires rencontrés en 2019 par Nathalie Loiseau sont dans toutes les têtes. Inconnue du grand public et poussée sous les projecteurs à neuf semaines de l’échéance, la candidate avait vu sa campagne polluée par une série de polémiques et des apparitions médiatiques ratées. « J’ai sauté dans le grand bain et j’ai appris à nager en même temps », juge rétrospectivement l’eurodéputée, qui estime avoir manqué de temps pour se préparer « sur la forme ».

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