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Derrière les bonnes marges de Renault et Stellantis, le doute sur les ventes de véhicules électriques

Le directeur général de Renault, Luca de Meo, et celui de Stellantis, Carlos Tavares, au Salon mondial de l’auto, à Paris, le 17 octobre 2022.

Des deux constructeurs automobiles français, Renault a été le premier à publier ses résultats pour 2023, mercredi 14 février : plus de 7 % de marge opérationnelle, du jamais-vu ! Le bénéfice net part du groupe atteint 2,2 milliards d’euros, et ce, malgré une moins-value comptable de 880 millions d’euros sur la vente de 5 % du capital de Nissan. L’an dernier, il a écoulé 2,2 millions de voitures, et son carnet de commandes, fin février, est plein. Luca de Meo a plus que réussi le retournement du groupe.

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Pourtant, dès le lendemain, Carlos Tavares lui a volé la vedette : trois ans après la fusion de PSA avec Fiat-Chrysler, il hisse Stellantis dans le Top 3 des plus gros profits du CAC 40, à la deuxième place entre Total et LVMH, avec un résultat net de 18,6 milliards d’euros (+ 11 %). Le constructeur automobile a livré 6,2 millions de voitures en 2023. Sa marge opérationnelle s’élève à 12,8 %, une des plus hautes du secteur, ce qui fait du groupe « un des plus résilients en cas de guerre des prix », prévient M. Tavares, et l’un des « mieux placés pour profiter des opportunités » en cas de consolidation du secteur.

Les deux patrons se préparent en effet à l’arrivée d’une vague de concurrence des constructeurs chinois sur le marché de l’électrique, au moment même où les consommateurs hésitent et mettent leurs achats sur pause dès que les gouvernements retirent leurs subventions. En outre, Renault et Stellantis ne parviennent pas à rivaliser avec la technologie de « voiture-logiciel » de Tesla. Estimant que la consolidation n’est pas nécessaire, Luca de Meo, lui, assure que sa petite taille lui permettra d’être plus agile dans ce moment de rupture technologique, mais reconnaît sans fard qu’il compte bien sur ses alliances avec ses partenaires chinois, Envision sur les batteries et Geely (l’actionnaire de Volvo) sur les moteurs électriques.

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Réduire les charges

Les deux constructeurs cherchent aussi par tous les moyens à réduire leurs charges pour qu’une « watture » ne coûte pas plus cher qu’une voiture thermique ou hybride. Car, pour l’instant, si leurs résultats sont si bons, c’est surtout grâce à leurs marges sur ces modèles à motorisation traditionnelle. Chez Renault, l’Austral et l’Espace, deux modèles hybrides assemblés en Espagne, sont les véhicules les plus rentables de l’histoire du groupe, selon Thierry Piéton, le directeur financier. Dacia maintient aussi des marges cossues. Si le rythme plus lent du passage à l’électrique ne pèse pas sur la performance opérationnelle de Renault ou Stellantis, la marque au losange a toutefois reconnu avoir passé 500 millions d’euros de dépréciation d’investissement pour prendre en compte le démarrage moins bon qu’attendu de la Mégane électrique.

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