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La France veut être un acteur-clé du corridor commercial Inde – Moyen-Orient – Europe

C’est une initiative aussi ambitieuse dans sa conception qu’incertaine dans sa réalisation : un grand axe commercial et énergétique reliant l’Inde à l’Europe en traversant les Etats du golfe Arabo-Persique et Israël. Baptisée « India-Middle-East-Europe Economic Corridor » (IMEC), elle avait été lancée le 9 septembre 2023, en marge du sommet du G20 de New Delhi, par les Etats-Unis, l’Inde, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Italie, la France, l’Allemagne et l’Union européenne. Un accord de principe encore vague pour un projet qui est retardé, sinon compromis, par le massacre du 7 octobre 2023 en Israël et la guerre à Gaza.

Emmanuel Macron a désigné son « envoyé spécial » pour le projet, avant les autres pays participants : Gérard Mestrallet, ancien PDG d’Engie et ex-président de Suez, a fait savoir l’Elysée, lundi 12 février, à l’Agence France-Presse. Patron des groupes d’énergie et d’environnement, il avait bâti de nombreuses centrales électriques, des parcs solaires et des usines de dessalement d’eau de mer au Moyen-Orient. A ces activités s’est ajoutée, entre 2018 et 2023, la présidence de l’Agence française pour le développement d’Al-Ula (Afalula), gigantesque projet touristique et culturel lancé par Ryad dans le nord de l’Arabie saoudite.

Dans sa lettre de mission à M. Mestrallet, M. Macron souligne « l’intérêt national de premier plan » de l’IMEC, qui diversifie et sécurise les approvisionnements de la France. Il souhaite qu’elle en soit « un acteur clé » et puisse « se positionner comme point d’entrée et de sortie principale, en Europe, de ce futur corridor ». En clair, que Marseille et son port en deviennent la véritable tête de pont, pour l’hydrogène en particulier. M. Macron attend aussi de lui qu’il mobilise les groupes français en amont pour qu’ils décrochent des contrats dans les transports, l’énergie, l’ingénierie et les infrastructures.

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« Je suis aussi là pour informer les entreprises françaises des projets pour qu’elles se tiennent prêtes à répondre aux appels d’offres internationaux dès qu’ils seront lancés », explique-t-il, citant Engie, EDF, TotalEnergies, Air liquide, Egis, Vinci, Bouygues, Eiffage, la SNCF, Alstom et CMA CGM. Il a amorcé des contacts avec plusieurs d’entre elles et il souhaite les réunir à l’Elysée. « Cette mobilisation sur Al-Ula avait permis de décrocher pour deux milliards d’euros de contrats au profit des sociétés françaises », avance-t-il.

Centaines de milliards de dollars

La principale infrastructure de l’IMEC devrait être une liaison ferroviaire entre les Emirats et Israël, qui « accélérera de 40 % les échanges entre l’Inde et l’Europe », avait déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, à New Delhi. Les marchandises provenant d’Inde seraient déchargées dans des ports émiratis et saoudiens, traverseraient la péninsule arabique par voie ferrée jusqu’au port israélien de Haïfa, puis rechargées sur bateaux à destination du Pirée (Grèce), de Marseille ou de Gênes (Italie).

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