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« Et la pomme ne tomba pas sur la tête de Newton » : une histoire corrigée des sciences

Si la science tente de dire le vrai, l’histoire des sciences, du moins sa version populaire, s’encombre moins de cette exigence. Elle est même remplie de fables, de contes et de mensonges, à en croire la lecture rafraîchissante de Et la pomme ne tomba pas sur la tête de Newton. Au risque de choquer, révélons donc que le physicien britannique n’a pas eu l’idée de sa théorie de la gravitation en regardant chuter le fameux fruit, que Galilée n’a rien fait tomber du haut de la tour de Pise, et qu’Einstein n’était pas nul en maths. Et non, ni Galilée ni Christophe Colomb n’ont démontré que la Terre n’était pas plate, car cette connaissance était bien établie depuis l’Antiquité.

En onze chapitres, Antoine Houlou-Garcia, déjà auteur de plusieurs livres de vulgarisation des maths, corrige donc plus d’une quinzaine d’erreurs historiques qui traînent encore dans les conversations (Archimède et Einstein cumulent plusieurs légendes !).

La structure est à chaque fois la même, efficace : exposé des « faits », recherche des sources (avec de nombreux extraits puisés dans les archives), démenti des récits souvent produits bien après les faits, vérité, pour finir par en tirer quelques leçons sur la science.

Sont ainsi convoqués, outre les trois savants précédemment cités (Newton a droit à deux chapitres), Marie Curie, Pasteur, Archimède, Hypatie, Thalès, Mendeleïev… Dans certains cas, il s’agit de corriger des erreurs factuelles, ou, pour Pasteur, de montrer qu’il s’est un peu arrangé avec la vérité des protocoles pour les premiers vaccins. Dans d’autres, c’est plutôt des corrections d’images ou de mythes qui entourent ces figures scientifiques. Marie Curie est devenue un modèle féminin, quand à l’époque elle était considérée comme une simple assistante. Idem pour Hypatie, dont l’image change au gré des époques (sorcière, vierge savante, féministe…).

L’importance de la science arabe

Le chapitre sur l’arc-en-ciel aux sept couleurs est des plus surprenants, car non seulement il présente une fable méconnue (le rôle de Newton dans le choix du chiffre sept), mais en plus il amène le lecteur, par un chemin détourné, à réaliser l’importance de la science arabe pour la science tout court. L’auteur, qui a fureté dans les vieux livres pour trouver les sources, pense même avoir trouvé un scoop, révélant un plagiat pendable, qu’on ne divulgâchera pas.

Outre que le lecteur révisera ses connaissances ou en apprendra de nouvelles, il (re) visitera aussi quelques leçons sur la science. Par exemple, en finir avec la figure des génies isolés, pour ne pas déformer la perception du progrès scientifique. Les femmes de science ont toujours existé et ont compté. La science ne saurait se résumer à l’apport de l’Occident…

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