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« A la Bourse, le club très exclusif des Granolas »

En pleine crise, le monde ? Pas la Bourse, en tout cas. Jamais, de sa longue histoire, elle n’avait atteint de tels sommets. Les records tombent les uns après les autres. L’indice américain des 500 premières capitalisations, le S&P 500, a dépassé le seuil des 5 000 points et son équivalent français, le CAC 40, approche des 7 690 points.

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Pourtant, rien d’irrationnel là-dedans. Juste le constat que, pour certaines entreprises, la fête continue. Certaines, car les élues qui tirent le marché ne sont finalement pas si nombreuses. Depuis 2023, on s’étonne de la performance aux Etats-Unis des « Magnificent 7 ». Une allusion aux fameux sept mercenaires et qui englobe Meta, Tesla, Alphabet, Amazon, Nvidia, Apple et Microsoft. Autrement dit, les stars de la technologie américaine, aux valorisations étourdissantes. A eux sept, ils expliquent la quasi-totalité de la hausse spectaculaire du S&P 500 en 2023. Et la nouvelle vague de l’intelligence artificielle les propulse toujours plus haut.

Dans le cerveau fertile des analystes

En Europe, il faut plutôt compter avec les Granolas. Pas les céréales du petit-déjeuner, mais l’acronyme né dans le cerveau fertile des analystes de Goldman Sachs pour suivre les actions européennes les plus performantes. On y trouve GSK, Roche, ASML, Nestlé, Novartis, Novo Nordisk, L’Oréal, LVMH, AstraZeneca, SAP et Sanofi. Selon Goldman Sachs, ces sociétés ont représenté, à elles seules, 60 % des gains boursiers de 2023. Et même les déclinistes européens les plus déterminés noteront que ces entreprises sont beaucoup plus diversifiées que les « Magnificent 7 » américaines (pharmacie, alimentaire, beauté, luxe, informatique…) et que la France y occupe une place de choix. On y trouve trois françaises, trois suisses, deux britanniques, une danoise, une néerlandaise et une allemande. Un profil plus stable qui a permis, sur deux ans, de faire encore mieux en performance que les « sept mercenaires » américaines au parcours plus aléatoire.

Mais ces Granolas ne nourrissent pas tout le monde. Ce club est très exclusif. Comme le constate Bruno Jacquier, l’économiste d’Atlantic Financial, les petites entreprises dont la capitalisation boursière est inférieure à 2 milliards d’euros sont les victimes de cette polarisation du monde des affaires. Sur les douze derniers mois, l’indice européen des petites entreprises a baissé de plus de 3 % quand l’indice général gagnait 6,5 %. La raison : leur rentabilité moyenne est plus faible et elles sont plus vulnérables à la mauvaise conjoncture européenne actuelle. Même en pleine euphorie boursière, le goût du risque à ses limites, et il est plus prudent de suivre le troupeau. Mais jusqu’à quand ?

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