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OTAN : les Etats-Unis, toujours indispensables à la défense de l’Europe

Donald Trump, au centre, lors d’une réunion des dirigeants de l’OTAN, à Watford (Angleterre), le 4 décembre 2019.

Le scénario noir n’est jamais le plus probable, mais avec le spectre d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les Européens commencent sérieusement à s’inquiéter pour l’avenir de la défense collective du Vieux Continent. En laissant penser, lors d’un discours de campagne samedi 10 février, que les Etats-Unis pourraient ne pas venir en aide aux membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui ne dépensent pas suffisamment pour leur défense en cas d’attaque russe, l’ancien président américain « s’en prend au cœur et à l’âme de l’Alliance, sa clause de solidarité », glisse, encore sidéré, un ambassadeur européen auprès de l’institution.

« Toute relativisation de la garantie d’assistance de l’OTAN est irresponsable et dangereuse, et ne sert que les intérêts de la Russie », a cinglé lundi Olaf Scholz à Berlin, tandis que Donald Tusk, son homologue polonais, assurait qu’il fallait « nous concentrer sur une coopération totale avec les Etats-Unis », tout en investissant davantage pour la sécurité de l’Europe.

Alors que l’organisation militaire fêtera ses 75 ans d’existence en juillet à Washington, l’Europe pourrait-elle assurer sa propre défense en cas de retrait des Etats-Unis ? « Ce serait la fin de l’OTAN tout simplement », juge un diplomate. Ensemble, les pays européens ne disposeraient ni des moyens, ni de la logistique, ni des équipements pour maintenir une « posture de dissuasion et de défense crédible » face à la Russie.

Les Européens démunis

« Aujourd’hui, la contribution essentielle des Etats-Unis à la sécurité de l’Europe ne se calcule plus en effectifs de soldats présents sur le continent et de leurs équipements lourds, comme c’était le cas pendant la guerre froide, rappelle Camille Grand, du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR). Il s’agit désormais d’une aide en matière de renseignement, de reconnaissance et de surveillance, de transport aérien stratégique, de ravitaillement en vol, de frappe en profondeur, de défense antiaérienne, ainsi que d’observation et de communication dans l’espace. » Or, malgré le lancement de programmes pour répondre à ces besoins identifiés, les Européens restent, pour l’instant, encore démunis.

« D’un point de vue opérationnel, ces lacunes [européennes] ont renforcé la dépendance de l’Europe à l’égard de Washington, même pour des tâches et des opérations militaires de base que les Européens devraient aspirer à mener de manière indépendante », relèvent les chercheurs Max Bergmann et Otto Svendsen, dans un récent rapport du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) sur la transformation de la défense européenne.

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