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Moody’s dégrade la note d’Israël : les investisseurs s’inquiètent, coup dur pour Nétanyahou

Moody’s avait accordé une longue période de grâce à Israël. Au lendemain de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, l’agence de notation internationale avait annoncé passer la note du pays en revue, en vue d’un ajustement à la baisse. Elle a donné quatre mois à l’Etat hébreu pour lever des fonds et réviser ses budgets 2023 et 2024 tout en mobilisant plus de 360 000 réservistes et en déployant son infanterie dans Gaza. Dans l’intervalle, le gouvernement a aussi enterré un projet de réforme de la justice liberticide, qui avait alarmé les agences de notations durant toute l’année 2023.

Lire le récit | Article réservé à nos abonnés L’économie israélienne mise en difficulté par la guerre contre le Hamas

Cependant, Moody’s a bel et bien fini, vendredi 9 février, au terme de longues consultations, par abaisser la note de crédit du pays de A1 à A2, y ajoutant une perspective négative. L’agence signifie ainsi son peu de confiance dans la capacité d’Israël à retrouver une stabilité propre et à rassurer les acheteurs de sa dette. Certes, elle reconnaît la capacité de l’économie et des institutions israéliennes à traverser le conflit, comme elles l’ont fait par le passé. Mais le 7 octobre 2023 a révélé, selon l’agence, la situation sécuritaire d’Israël « moins établie » que l’armée ne l’assurait auparavant. Surtout, l’agence souligne de profondes incertitudes, entretenues par le gouvernement, quant à la possibilité d’une extension du conflit au Liban, celle d’un cessez-le-feu à Gaza ou l’après-guerre dans l’enclave.

« Il n’y a à l’heure actuelle aucun accord pour mettre fin durablement aux hostilités, et pas d’accord sur un plan de plus long terme qui restaurerait pleinement et renforcerait éventuellement la sécurité des Israéliens », écrit l’agence, dans un constat froid et technique, mais politiquement incendiaire en Israël.

Ambiguïté de Nétanyahou

Une telle dégradation par une agence de notation est une première dans l’histoire du pays qui, depuis les années 1990, ne cesse d’améliorer sa position sur cette échelle, toutes agences confondues. Vendredi 9 février, le ministre des finances israélien, Bezalel Smotrich (extrême droite religieuse), a dénoncé le texte de Moody’s comme « un manifeste politique ». « Nous ne tirons pas notre force nationale, sécuritaire, sociale et économique de la façon dont le monde nous juge, mais d’une croyance profonde en la justesse de notre voie, qui repose sur un passé glorieux de plusieurs milliers d’années et sur un engagement en faveur d’un avenir encore plus glorieux », assurait-il, avec des accents messianiques. A la veille de son entrée en fonctions, en décembre 2022, ce ministre avait promis de mener Israël sur une troisième voie, ni capitaliste ni communiste, mais dictée par la Bible.

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