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Voiture électrique : le succès du leasing social embarrasse l’Etat et les constructeurs

Une Citroën ë-C4, lors de la présentation du leasing social électrique à la concession automobile Citroën Stellantis & You, à Paris, le 14 décembre 2023.

Un démarrage sur les chapeaux de roue n’est jamais exempt de risques, en particulier celui d’un dérapage plus ou moins contrôlé. Les premiers pas du leasing social, mécanisme de location de longue durée, qui doit permettre aux ménages défavorisés d’accéder à la voiture électrique, laissent entrevoir une trajectoire qui pourrait ne pas être tout à fait rectiligne.

Lancée en décembre 2023, conformément à un engagement pris par Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle de 2022, cette formule de location avec option d’achat (LOA) rencontre déjà un joli succès. Les premiers bénéficiaires ont été livrés, et, au ministère de la transition écologique, on se déclare « agréablement surpris ». On recensait, début janvier, 91 000 dépôts de dossiers, dont les trois quarts seraient a priori recevables. De leur côté, les constructeurs misent globalement sur un total de quelque 50 000 demandes fermes.

Accessible aux ménages dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 15 400 euros par an, ce dispositif s’adresse aux actifs qui résident à au moins 15 kilomètres de leur lieu de travail ou doivent parcourir plus de 8 000 kilomètres par an pour des raisons professionnelles. La formule, qui prévoit le versement par l’Etat d’un bonus de 13 000 euros, permet de conduire pendant une durée de trois ans (renouvelable une fois) un véhicule électrique.

Guerre des prix

Pour le bénéficiaire, le loyer mensuel est au plus de 100 euros (sans apport initial) pour une voiture compacte (Peugeot e-208, Renault Zoé) et de 150 euros pour une familiale (Renault Mégane E-Tech, Hyundai Kona). Seuls les véhicules dont l’empreinte carbone se situe sous un certain seuil sont éligibles, ce qui exclut de facto les importations venues de Chine ou du Japon.

Initialement, le gouvernement tablait sur 20 000 dossiers pour 2024, faute de pouvoir disposer d’un nombre suffisant de modèles pouvant afficher un prix limité. C’était sans compter avec le zèle des constructeurs. Entraînées dans une guerre des prix et redoutant un ralentissement des ventes, les marques ont multiplié les propositions alléchantes, dont certaines inférieures à 100 euros.

Citroën a d’ores et déjà lancé des commandes dans le cadre du leasing social pour la ë-C3, un modèle électrique qui n’est pas encore apparu dans les concessions, proposé à partir de 54 euros par mois, qui accompagnera la ë-C4, une berline à batterie accessible à 129 euros par mois. Chez Fiat, la 500e est proposée à partir de 49 euros. Au total, le groupe Stellantis, qui propose neuf modèles à travers cinq marques, revendique déjà près de 30 000 dossiers validés.

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