Alors que Gabriel Attal a déclaré jeudi soir « assumer » de travailler « avec tout le monde » à l’Assemblée nationale, y compris avec des groupes auxquels il est « radicalement opposé », incluant le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI), le chef de l’Etat a rejoint le nouveau chef du gouvernement sur ce point.
Interrogé, Emmanuel Macron a jugé, vendredi 9 février, « tout à fait normal » qu’il puisse y « avoir des discussions » avec le RN dans l’Hémicycle. « On ne va pas considérer que telle ou telle formation politique aurait moins de droits parlementaires, moins de reconnaissance », a dit le chef de l’Etat lors d’un déplacement à Bordeaux.
Le premier ministre avait été critiqué à gauche après avoir déclaré au Monde que « l’arc républicain, c’est l’hémicycle » de l’Assemblée, où siègent 88 députés du parti d’extrême droite, quand sa prédécesseure, Elisabeth Borne, soulignait régulièrement que le RN et LFI devaient en être exclus.
Critiques de la gauche et au sein de la majorité
Au sein du camp présidentiel, les déclarations de Gabriel Attal sur l’arc républicain ne font pas l’unanimité. « Je ne partage pas » cette approche, a notamment déclaré à l’Agence France-Presse le député Marc Ferracci (Renaissance), un proche d’Emmanuel Macron, avant d’ajouter : « Je ne parle ni à l’extrême droite, ni à LFI. Je ne vois pas de raison de changer de méthode. Je ne cherche pas de compromis avec eux. »
Par ailleurs interrogé sur le coup de sang de son allié François Bayrou (MoDem), qui avait annoncé ne pas entrer au gouvernement faute « d’accord profond sur la politique à suivre », tout en affirmant ensuite que le MoDem restait membre à part entière de la majorité, Emmanuel Macron a déclaré : « Je ne commente jamais les péripéties politiques. » « Ce qui m’importe, ce qui importe aux Français, ce sont les états de service, pas les états d’âme », a-t-il ajouté.
Alors que la fin de la nouvelle équipe gouvernementale est au complet depuis jeudi soir, Gabriel Attal va de son côté réunir samedi matin à Matignon l’ensemble de son gouvernement. Il s’agit d’un « séminaire de travail » organisé de 10 heures à 12 heures, qui portera « sur les priorités des prochains mois, le calendrier et la méthode », a précisé Matignon.