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Polluants éternels : le gouvernement appelé à interdire « urgemment » tous les rejets industriels

L'usine du groupe de chimie Solvay à Salindres (Gard), le 30 janvier 2024.

Interdire « urgemment » tous les rejets industriels, recenser l’intégralité des sites pollués, contrôler l’eau potable, restreindre l’utilisation des PFAS ou encore dépolluer en faisant payer les pollueurs… telles sont les principales recommandations d’un épais rapport sur ces substances per- et polyfluoroalkylées rendu public mercredi 7 février, après avoir été remis au premier ministre, Gabriel Attal.

« La pollution aux PFAS est un sujet de santé publique préoccupant. Dans les mois et années à venir, nous pouvons craindre que de nouvelles découvertes apportent à cette problématique une gravité encore plus importante », écrit dans l’introduction du rapport son auteur, le député du Rhône (MoDem) Cyrille Isaac-Sibille confronté dans sa circonscription à une importante pollution résultant des activités industrielles de la « vallée de la chimie », au sud de Lyon.

Après la vallée de la chimie et Rumilly, qui héberge une usine Tefal, en Haute-Savoie, un nouveau hot spot a été identifié mardi 6 février sur la carte de France des sites contaminés par les « polluants éternels » : Salindres (Gard) et son usine Solvay de production de PFAS. En juillet 2023, Elisabeth Borne, alors à Matignon, avait confié une mission d’information à Cyrille Isaac-Sibille afin de compléter le diagnostic de la situation en France après un premier « plan d’action » présenté en janvier. Six mois et 107 auditions plus tard, le député présente une vingtaine de recommandations pour « faire marche arrière ».

Première mesure à mettre en œuvre sans attendre : « couper le robinet ». Comment ? En interdisant immédiatement tous les rejets industriels contenant des PFAS. Un arrêté ministériel publié le 20 juin 2023 oblige déjà 5 000 installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) à surveiller leurs émissions de « polluants éternels » dans les rejets aqueux. Le rapport propose de la compléter en instaurant des interdictions avec des échéances resserrées (trois, six ou neuf mois). « On l’a vu avec Arkema dans la vallée de la chimie, on peut stopper les rejets assez facilement et rapidement dès lors qu’une interdiction est instaurée », estime Cyrille Isaac-Sibille.

Plus de 10 000 substances différentes

Mais déjà faut-il connaître l’ensemble des sources de pollution. C’est l’objet de la deuxième proposition : inventorier l’intégralité des sites pollués. Cela concerne en premier lieu les sites industriels. Il s’agit de compléter la liste des 5 000 ICPE du plan gouvernemental en l’étendant à toutes les structures susceptibles d’utiliser des PFAS.

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