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Les principaux ports de France affectés par une grève des dockers contre la réforme des retraites

Port du Havre, le 28 décembre 2023.

Plusieurs ports industriels de France, en particulier ceux de Marseille et du Havre, sont affectés mercredi 7 février par une grève des dockers de la Confédération générale du travail (CGT) souhaitant une reconnaissance de leur pénibilité au travail afin d’obtenir une meilleure retraite anticipée.

Des centaines de dockers des bassins de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), partie intégrante du « grand port maritime de Marseille » (GPMM), l’un des plus grands de France, se sont regroupés en milieu de matinée devant la sous-préfecture d’Istres où une délégation a été reçue. Arborant des chasubles rouges de la CGT, ils étaient un millier selon le syndicat, 450 selon la préfecture. En conséquence du mouvement social, « le chargement et le déchargement des bateaux connaît un décalage de quelques heures sur les bassins de Fos-sur-Mer », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le port de Marseille-Fos.

Au Havre (Seine-Maritime), autre port français majeur, les quais étaient vides à Port 2000 et aucune opération de chargement ou déchargement des porte-conteneurs n’avait lieu, a pu constater une journaliste de l’AFP. Une dizaine de feux ont été allumés sur la zone portuaire et des accès bloqués. En Seine-Maritime toujours, 150 dockers de la CGT sont en grève à Rouen, sur un total de 210 dockers, et bloquent depuis six heures l’accès à deux sites situés rive gauche, dont celui du céréalier Beuzelin.

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A Lorient (Morbihan), tous les dockers, une vingtaine, étaient aussi en grève tout comme le personnel du port (grutiers et mécaniciens principalement). « Il n’y a pas une grue qui tourne aujourd’hui. Ça risque de se durcir tant qu’il n’y aura pas de réponse » du gouvernement, a de son côté averti Sébastien Léon, délégué syndical CGT à la société portuaire Brest Bretagne où une centaine de personnes ont arrêté le travail pour la journée, mais sans bloquer l’entrée du port.

Demande de prise en compte de la pénébilité

« Nous bloquons les ports en France d’abord pour que la réforme des retraites du gouvernement ne s’applique pas à nous et prenne en compte la pénibilité de notre travail, comme s’y étaient engagés le ministre des transports de l’époque Clément Beaune et le président Macron en 2022 lorsqu’il était en campagne », a expliqué Christophe Claret, secrétaire général CGT des dockers du golfe de Fos-sur-Mer.

« Au vu de nos conditions de travail, ce n’est pas acceptable que nous travaillions deux ans de plus alors que nous sommes obligés de travailler en horaires décalés, les week-ends, que de nombreuses personnes souffrent de troubles musculo-squelettiques et que nous sommes confrontés à l’amiante transportée dans les bateaux », a-t-il ajouté.

Grâce à un accord de branche, les dockers peuvent valider leur carrière complète en partant quatre ans avant l’âge légal qui, de 58 ans a été porté à 60 ans pour eux à la suite de l’application de la réforme des retraites impulsée par le gouvernement français l’an dernier.

Les dockers souhaitent également que le gouvernement « investisse 10 milliards d’euros dans les infrastructures portuaires afin que les ports français ne décrochent pas face à leur voisins italiens et espagnols », exigeant que « l’import-export reste l’activité principale de [ces] ports industriels », selon M. Claret.

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Le Monde avec AFP

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