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Israël-Gaza : les négociations en vue d’un cessez-le-feu se poursuivent, Blinken doit transmettre à Israël la réponse du Hamas mercredi

Retrouvez ici notre point de situation publié hier

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, poursuit mardi 6 février sa tournée au Moyen-Orient pour tenter d’imposer un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, dévastée après quatre mois de guerre.

Pendant ce temps, les bombardements et les combats font rage dans l’enclave palestinienne. Des frappes ont touché les villes de Khan Younès (Sud) – accusée par Israël d’être une place forte du mouvement islamiste palestinien et pilonnée depuis des semaines – et de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, où s’entassent plus de 1,3 million de personnes ayant fui les combats, sur un total de 2,4 millions d’habitants à Gaza.

Le ministère de la santé du Hamas a annoncé mardi un bilan de 27 585 personnes tuées et 66 835 blessées dans l’enclave palestinienne depuis le début du conflit. Ce bilan n’a pas pu être vérifié de manière indépendante.

Le Hamas dit avoir transmis sa réponse au Qatar et à l’Egypte quant à un projet de cessez-le-feu

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a publié mardi 6 février un communiqué dans lequel il affirme avoir remis aux médiateurs égyptiens et qataris sa réponse concernant un projet de cessez-le-feu avec Israël, qui inclut le sort des otages détenus depuis le 7 octobre.

Le texte ne précise pas la nature de cette réponse. Mais le Qatar a affirmé un peu plus tôt avoir reçu une réponse « positive » du Hamas « concernant le cadre général de l’accord sur les otages ».

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a, lui, dit en début de soirée qu’il transmettra mercredi à Israël la réponse du Hamas. « Il y a encore beaucoup de travail à faire. Mais nous continuons à croire qu’un accord est possible et même essentiel, et nous continuerons à travailler sans relâche pour y parvenir », a-t-il déclaré à Doha, avant de rejoindre Israël tard mardi soir.

Selon une source du Hamas, la proposition prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer entre 200 et 300 prisonniers palestiniens en échange d’une quarantaine d’otages, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire. Or, le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, exige un cessez-le-feu total. Israël, de son côté, continue d’affirmer qu’il ne mettra fin définitivement à son offensive qu’une fois le mouvement islamiste éliminé et les otages libérés.

Fin novembre, une première trêve d’une semaine avait permis l’entrée accrue d’aide humanitaire, et une centaine d’otages retenus à Gaza avaient été échangés contre des Palestiniens détenus par Israël. Quelque 250 personnes ont été enlevées le 7 octobre, et 132 otages sont toujours retenus à Gaza, selon Israël. Parmi eux, vingt-huit ont été déclarés morts par les services du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

Des frappes israéliennes sur la Syrie font cinq morts

Des frappes israéliennes au centre de la Syrie ont fait cinq morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Cinq personnes ont été tuées, dont trois civils − une femme, un enfant et un homme − et sept autres ont été blessées dans des frappes israéliennes contre un immeuble du quartier de Hamra dans la ville de Homs », a fait savoir l’OSDH.

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Le ministère de la défense syrien a, quant à lui, indiqué que « l’ennemi israélien a mené des frappes aériennes depuis la région au nord de Tripoli (Liban), visant plusieurs cibles dans la ville de Homs et ses environs (…) tuant et blessant un certain nombre de civils ».

La télévision d’Etat syrienne a diffusé des images montrant des sauveteurs fouillant dans les décombres de ce qui semble être un bâtiment effondré, et transportant une personne sur un brancard. Selon le directeur de l’OSDH, Abdel Rahman, le bâtiment touché à Homs s’est complètement effondré.

Fin janvier, huit personnes, dont des combattants pro-iraniens, ont été tuées dans une frappe israélienne au sud de Damas, selon l’OSDH. Israël confirme rarement ses frappes visant la Syrie, mais a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne permettrait pas à l’Iran, qui soutient le gouvernement du président Bachar Al-Assad, d’étendre sa présence dans ce pays.

Près de 8 000 personnes évacuées de l’hôpital Al-Amal, selon la Croix-Rouge

Des frappes ont touché la ville de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, mardi 6 février 2024.

Quelque 8 000 personnes ont été évacuées lundi de l’hôpital Al-Amal de Khan Younès, encerclé par les combats, mais environ 300 autres s’y trouvent encore, a affirmé la Croix-Rouge mardi. « La situation humanitaire dans la bande de Gaza est plus que catastrophique », a déclaré un porte-parole de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Tommaso Della Longa, lors d’un point de presse à Genève. « Il y a encore actuellement une centaine de personnes âgées et de personnes handicapées qui n’ont pas pu quitter l’hôpital, 80 patients et 100 membres du personnel et bénévoles. Ils sont toujours à l’intérieur », a-t-il précisé.

Khan Younès, principale ville du sud de Gaza, qui abrite, selon Israël, des responsables du mouvement islamiste palestinien, est largement transformée en champ de ruines. Depuis plus de deux semaines, a expliqué M. Della Longa, l’hôpital Al-Amal a été « frappé à plusieurs reprises », y compris vendredi 2 février, causant la mort de la responsable du département jeunesse et bénévoles du Croissant-Rouge palestinien.

Les rebelles houthistes revendiquent deux nouvelles attaques au large du Yémen

Le conflit à Gaza s’est propagé dans la région, avec des tensions entre, d’un côté, Israël et, de l’autre, l’Iran et des groupes alliés, dont le mouvement chiite libanais Hezbollah, des milices irakiennes et les houthistes, des rebelles yéménites.

Les houthistes ont lancé six missiles en direction de deux navires marchands, mardi, a affirmé le Pentagone. Trois des missiles ont visé le MV Star Nasia, un vraquier grec battant pavillon des îles Marshall, selon Centcom. Le MV Star Nasia « a rapporté une explosion près du navire qui a fait des dégâts matériels mais pas de blessés », tandis qu’un deuxième missile s’est écrasé à proximité et qu’un troisième a été détruit par un destroyer américain, précise le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom), dans un communiqué. Les trois autres missiles ont semblé viser le MV Morning Tide, un navire britannique battant pavillon de la Barbade, mais ils ont tous explosé en mer Rouge sans causer de dégâts, ajoute le Centcom. Les rebelles yéménites avaient affirmé plus tôt avoir visé les navires américain et britannique dans deux attaques distinctes.

Selon l’agence de sécurité maritime britannique UKTMO, l’attaque sur le cargo britannique a eu lieu à 57 milles nautiques (environ 105 kilomètres) à l’ouest de Hodeïda, grand port de la côte ouest du Yémen contrôlé par les houthistes. Le Star Nasia a lui été pris pour cible à environ 53 milles nautiques au sud-ouest du golfe d’Aden, a confirmé de son côté le ministère de la marine marchande grec, en ajoutant qu’aucun blessé n’a été signalé parmi l’équipage philippin à bord. La coque ne semble pas avoir été percée, bien qu’il y ait des dégâts matériels, a-t-il ajouté. Le navire était en route des Etats-Unis vers l’Inde, et son propriétaire est coté à la bourse américaine, ce qui pourrait expliquer le fait qu’il ait été associé aux Etats-Unis, a estimé la société de sécurité maritime privée Ambrey.

Ces attaques s’ajoutent aux multiples autres qui ont perturbé le transport maritime mondial ces dernières semaines. Les rebelles yéménites ont commencé à s’en prendre à la marine marchande en novembre, en affirmant viser les cargos liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Les navires américain et britannique ont également été désignés comme des « cibles légitimes » après les premières frappes contre les positions des houthistes.

Le Monde avec AFP

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