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Attaque à la gare de Lyon : l’homme qui a blessé trois personnes mis en examen pour tentatives d’assassinat

Des agents de la police scientifique travaillent sur le site de l’attaque, gare de Lyon, à Paris, samedi 3 février 2024.

Le Malien de 32 ans qui a blessé trois personnes au couteau samedi matin, à la gare de Lyon, à Paris, a été mis en examen, mardi 6 février, pour tentatives d’assassinat aggravées et violences commises avec arme aggravées, a appris Le Monde auprès du parquet de Paris. Un juge des libertés et de la détention a décidé de son placement en détention provisoire.

« Il ne s’agit pas d’un dossier politique. L’enjeu de ce dossier sera l’état de santé de notre client », a estimé son avocat, Yassine Yakouti, à l’issue de l’audience devant le juge. Pour Julien Roelens, qui défend également l’assaillant, « il est encore tôt pour commenter à outrance, les familles [des victimes] ont besoin de sérénité ».

« Les déclarations du mis en cause, comme l’exploitation de son téléphone, ont conduit à envisager qu’il avait commis son acte pour s’en prendre à des Français, en raison de leur appartenance à la nation », a expliqué plus tôt dans la journée la procureure Laure Beccuau dans un communiqué. Le choix de cibler des victimes en raison de « leur appartenance, vraie ou supposée », à la nation française constitue une circonstance aggravante, a-t-elle précisé.

De son côté, le Parquet national antiterroriste (PNAT) ne s’est pas saisi, « à ce stade » : avisé des investigations dès leurs débuts, le PNAT a conclu que « les critères n’étaient pas réunis pour se saisir », a expliqué le parquet de Paris.

L’assaillant avait été interpellé samedi matin puis placé en garde à vue, mais celle-ci avait été interrompue samedi soir car l’examen de comportement avait révélé « un état psychiatrique incompatible avec la mesure de contrainte ». Il avait été pris en charge par l’infirmerie psychiatrique de la Préfecture de police. Sa garde à vue avait pu reprendre en fin de journée dimanche, « l’examen psychiatrique réalisé » n’ayant « pas écarté sa responsabilité pénale ».

Propos hostiles à la France et aux Français

Malgré l’intervention de passants, puis d’agents de sécurité et de la police ferroviaire, qui ont pu le stopper rapidement, l’assaillant a blessé trois personnes. Mardi à la mi-journée, les jours d’un homme de 66 ans étaient encore en danger, selon le parquet. Une autre victime, qui avait cherché à s’interposer, recevait encore des soins.

Né en 1992, il bénéficiait d’une « protection subsidiaire » – statut délivré lorsqu’une personne ne remplit pas toutes les conditions du droit d’asile – acquise en Italie en 2016. Installé dans la province de Turin, il y « suivait des soins dans un centre pour la santé mentale », selon le préfet de police, Laurent Nuñez. Des médicaments ont par ailleurs été trouvés sur lui.

Un élément focalise l’attention des enquêteurs : sur un compte TikTok au nom de l’agresseur, un homme portant une barbe, les cheveux rasés et des lunettes tient des propos hostiles à la France et aux Français, qu’il accuse d’avoir « pillé » son pays lors de la période coloniale ; ou à Emmanuel Macron, présenté comme un « criminel » ou un « terroriste », qui aurait « choisi le camp de Satan » et laissé le Mali « à la merci des djihadistes ».

Il tient au fil de ses vidéos des propos de l’ordre du conspirationnisme, évoquant le rôle du Tchad « manipulé par la France » au Mali, ou le financement par la France des pays du Maghreb pour empêcher l’immigration africaine. Dans une vidéo publiée au début de décembre, il déclare : « R.I.P. [repose en paix] dans trois mois, qu’Allah m’accueille dans son paradis », un élément qui pourrait évoquer une préméditation de ses actes.

Le Monde avec AFP

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