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Une première motion de censure à l’Assemblée nationale sans encombre pour Gabriel Attal

Gabriel Attal discutant avec la ministre de la culture, Rachida Dati, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 5 février 2024.

Détendu, Gabriel Attal fait son entrée dans l’hémicycle du Palais-Bourbon au moment d’affronter sa première motion de censure, lundi 5 février. Sourire aux lèvres, le locataire de Matignon embrasse un à un la petite dizaine de membres du gouvernement présents pour l’occasion : Rachida Dati (culture), Marc Fesneau (agriculture), Marie Lebec (relations avec le Parlement), Christophe Béchu (écologie), Amélie Oudéa-Castéra (éducation), Gérald Darmanin (intérieur)…

Le premier ministre n’a pas besoin de surjouer la sérénité. Les bancs des Républicains (LR) et ceux du Rassemblement national (RN) sont vides. Les deux formations avaient déjà annoncé ne pas vouloir joindre leurs voix à celles des députés des quatre groupes de gauche qui ont déposé cette motion de censure. Elle n’a recueilli finalement que 124 voix – la gauche n’ayant même pas fait le plein de voix. C’est loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.

« Je ne serai jamais intimidé par les motions de censure préventives », a déclaré le chef du gouvernement devant une cinquantaine de députés. Ce dernier a accusé la gauche, et avant tout La France insoumise (LFI), d’opter une nouvelle fois pour « le blocage permanent » dans un exercice parlementaire désormais éculé entre le camp présidentiel et les partisans de Jean-Luc Mélenchon. « Comme si tout ce qui comptait, c’était le petit coup politique, la recherche de l’instabilité ou encore la promesse de l’obstruction », a lancé le premier ministre face à une vingtaine d’élus « insoumis ». Pour mieux mettre en scène son prétendu sens du dialogue avec « tous les parlementaires », il s’est engagé « à toujours garder [sa] porte ouverte pour la discussion et la recherche d’accord ». « Je m’engage à toujours respecter le Parlement et le débat d’idées dans cet hémicycle », a-t-il insisté.

La gauche vent debout contre M. Attal

Ces propos ont suscité la méfiance au sein du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), qui siège dans l’opposition. « C’était la promesse qui avait été faite au lendemain des élections législatives. Elle n’a été que peu ou pas tenue par votre prédécesseure », lui a rappelé Stéphane Lenormand, député de Saint-Pierre-et-Miquelon. Sans majorité absolue, Elisabeth Borne avait en effet eu recours vingt-trois fois à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire adopter un texte sans vote. M. Attal a, lui, d’ores et déjà annoncé lors de son discours de politique générale, le 30 janvier, son souhait de recourir à la voie réglementaire pour les prochaines réformes, à l’instar de l’aide médicale de l’Etat et de la régularisation des médecins étrangers. Cette méthode suscite l’inquiétude chez les parlementaires qui craignent d’en être réduits à faire de la figuration dans les mois à venir.

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