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« Le projet de nouveaux puits de pétrole en Gironde est en contradiction totale avec la politique affichée par le gouvernement »

Le président de la République, Emmanuel Macron, a promis lors de sa campagne présidentielle de 2022 un quinquennat qui « sera écologique ou ne sera pas ». Il a en outre promis, en septembre 2022, que la France sera la première nation à sortir des fossiles (Emmanuel Macron sur le réseau social X). Cette promesse se traduit dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2019-2028 par l’objectif de « tourner le dos aux énergies fossiles », en baissant notamment la consommation primaire d’énergies fossiles de 34 % en 2028 par rapport à 2012.

Selon cette même PPE, « cette réduction de l’utilisation des énergies fossiles permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais également d’améliorer la qualité de l’air, en particulier les autres polluants émis lors de la combustion, ce qui est bénéfique du point de vue de la santé ».

Il est donc temps de faire coïncider les paroles et les actes, et l’occasion en est donnée en Gironde. En effet, l’entreprise Vermilion Energy, implantée à La Teste-de-Buch (Gironde), près d’Arcachon, qui opère une cinquantaine de puits d’extraction de pétrole sous le bassin aquitain, a demandé fin 2023 une extension de leur permis d’exploitation afin de pouvoir réaliser jusqu’à huit nouveaux forages. L’objectif affiché est de compenser la perte de rendement des puits existants et ainsi continuer d’extraire autant de pétrole que possible jusqu’à la fin de l’extraction d’hydrocarbures en France en 2040, actée par la loi Hulot.

Situation vécue anormale

Ironie du sort, ce projet est localisé au cœur de la forêt de La Teste-de-Buch, celle-là même qui a vu partir en fumée 5 800 hectares durant le mégafeu de l’été 2022 favorisé par le dérèglement climatique. Le traumatisme et l’impact de cet incendie sur les personnes vivant ou travaillant dans la région sont toujours très importants, même plus d’un an après. Au vu de l’ampleur des dégâts, « le président de la République (…) a annoncé un grand chantier national pour la replantation », admettant ainsi que la situation vécue était anormale et que tout devait être fait pour empêcher qu’elle se reproduise.

Le projet de Vermilion Energy est donc en contradiction totale avec la politique affichée publiquement par le gouvernement français.

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) rappelle de son côté que les émissions projetées de CO2 provenant des infrastructures d’énergies fossiles existantes dépasseraient déjà le budget carbone restant pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C (degré de confiance élevé). Ce même rapport explique que pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 43 % entre 2019 et 2030. D’ici à 2050, la baisse doit être de 84 %. Or environ 75 % des émissions actuelles de CO2 liées à l’homme proviennent des combustions fossiles.

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