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JO 2024 : « En cette année olympique, le sport n’est toujours pas une priorité pour le gouvernement »

Dans six mois, la France accueillera le plus grand événement sportif mondial : les Jeux olympiques et paralympiques. A l’été 2017, la désignation de Paris comme ville hôte a suscité un formidable élan d’espoir dans notre pays. Celui de faire enfin de la France une grande nation sportive, en préparant nos athlètes à l’épreuve suprême et en insufflant une envie de pratiquer une activité physique et sportive chez l’ensemble de nos concitoyens, des plus jeunes aux plus âgés.

Un véritable défi s’offrait alors à nous. Emmanuel Macron lui-même déclarait, le 13 septembre 2017 : « Ces Jeux doivent nous permettre de mobiliser le sport partout en France. Le sport amateur en particulier et les pratiques sportives partout dans le pays. » Nous étions alors dans une course contre la montre. Qu’en est-il aujourd’hui, six ans et demi après l’obtention des Jeux et à six mois de l’événement ?

Je ne parle pas là du travail du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, ni de la Société de livraison des ouvrages olympiques qui ont œuvré pour que nous soyons prêts à accueillir l’événement.

Je parle de la responsabilité de l’Etat, qui n’a donné aucun cap, aucune stratégie lisible en matière de haute performance. Bien en amont de Londres 2012, les Britanniques avaient fait le choix de prioriser les sportifs repérés comme médaillables et de leur consacrer une préparation renforcée.

Parent pauvre de notre système éducatif

En France, il n’en est rien. Pire, la suppression de milliers d’emplois aidés dans le sport a eu des conséquences dramatiques dans le maillage territorial et le repérage des potentiels sportifs de haut niveau. Une politique à rebours de l’objectif de quatre-vingts médailles fièrement affiché par le gouvernement. Les résultats médiocres des derniers championnats du monde d’athlétisme sont la démonstration que nos athlètes ont besoin d’une véritable politique sportive menée au niveau national.

Archives de 2020 : Article réservé à nos abonnés « Le sport mérite-t-il d’être encore enseigné à l’école ? »

Au-delà du haut niveau, l’activité physique et sportive chez le plus grand nombre aurait dû être développée, érigée en grande cause nationale. Qu’en est-il dans les faits ?

Le sport reste le parent pauvre de notre système éducatif. L’école est encore aujourd’hui incapable d’assurer un réel apprentissage sportif, contrairement à de nombreux pays voisins. Les trente minutes obligatoires d’activités physiques et sportives à l’école sont loin d’être une réalité partout. Plus de mille postes de professeurs d’éducation physique et sportive ont été supprimés depuis 2017, et l’apprentissage de la natation est fréquemment sacrifié à cause de l’état de délabrement des piscines. Je salue les nombreuses collectivités locales qui, à défaut d’un plan piscine national, ont pris leurs responsabilités pour garantir une offre correcte à leurs habitants.

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