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Face à la colère des agriculteurs, les transporteurs dénoncent des « blocages inacceptables »

Vue aérienne d’un embouteillage sur une autoroute belge, en marge d’un blocage organisé par des agriculteurs, le 31 janvier 2024.

Déjà en crise, et bloqués par les agriculteurs depuis plusieurs jours, les transporteurs ont réclamé mercredi 21 janvier des « mesures de soutien à très court terme » pour des entreprises « exsangues ».

« Nos entreprises subissent des blocages inacceptables de leur activité, tant sur les axes routiers que sur les sites logistiques et autour des places portuaires et aéroportuaires », décrit dans un communiqué l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (Union TLF). L’organisation alerte sur « les conséquences dramatiques de cette situation qui n’a que trop duré ».

Les blocages des agriculteurs en colère ont mis à l’arrêt des milliers de camions en France et provoqué de nombreux retards et frais supplémentaires chez les transporteurs. Plusieurs camions étrangers ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi sur la nationale 7 près de Montélimar (Drôme), bloquée par les tracteurs. Des manifestants en ont fait autant pour les autoroutes et ont aussi vidé des camions transportant des produits en provenance de l’étranger.

« Nous reconnaissons l’importance des revendications des agriculteurs qui sont, eux aussi, essentiels pour notre pays. Toutefois, nous exigeons la liberté effective de circulation des transporteurs et la sécurité des personnes et des biens dans les meilleurs délais », soulignent le représentant des transporteurs.

Crainte de tensions vendredi

« Ça commence un peu à se tendre », a reconnu auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le secrétaire général de FO-Transports, Patrice Clos. « J’ai peur qu’il y ait des tensions fortes vendredi parce qu’en général, c’est quand les routiers rentrent chez eux, et si on les en empêche, ça va mal se passer », a-t-il complété.

Pour lui comme pour Fabrice Michaud de la CGT-Transports, le gouvernement s’apprête à prendre un arrêté pour déroger au temps de travail des routiers en les autorisant à rouler deux heures de plus par jour que le maximum autorisé pour tenir les délais de livraison.

Une demande du patronat contestée par les syndicats. « S’il manque du sucre dans les magasins, ce n’est pas mortel. [L’approvisionnement] est un peu en tension mais ça va, ce n’est pas une catastrophe », a relativisé Thierry Douine, président de la CFTC-Transports.

Union-TLF demande aussi des mesures de soutien « à très court terme », comme l’étalement d’échéances fiscales et sociales, des exonérations de cotisations sur les heures de travail engendrées par les blocages et le prolongement des délais de remboursement des prêts garantis par l’Etat.

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Pour l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), la priorité est de demander « des mesures financières compensatoires car nous sommes victimes d’une situation qu’on n’a pas voulue », d’après son président Jean-Marc Rivera. Il demande surtout le maintien d’une fiscalité avantageuse sur le gazole, avec le prolongement du remboursement partiel de la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) en 2025.

Au-delà de ces mesures immédiates, le secteur du transport demande « un accompagnement spécifique pour réussir la réindustrialisation [du] pays et sa relance économique », selon l’Union-TLF.

« Comme le monde agricole, il ne peut plus être la variable d’ajustement des politiques fiscales des pouvoirs publics », souligne les transporteurs, demandant « l’arrêt de tout projet de nouvelles taxes, que ce soit au niveau national [TICPE] ou régional [Ecotaxe] ».

Le Monde avec AFP

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