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En Italie, Giorgia Meloni s’en prend à Stellantis, accusé de favoriser les intérêts français

La présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, s’exprime devant la Chambre des députés, à Rome, le 24 janvier 2024.

La présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, veut plus de véhicules produits dans la Péninsule et davantage d’influence sur le groupe automobile Stellantis, issu de la fusion, en 2021, de Fiat Chrysler, l’héritier du constructeur national, avec le groupe français PSA. En ce début de campagne pour les élections européennes de juin, la cheffe de l’exécutif reproche à la multinationale d’être soumise aux intérêts français et de sacrifier la production et les emplois italiens.

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John Elkann, président de Stellantis, est visé au premier chef, et avec lui la famille Agnelli, la plus brillante dynastie de l’aristocratie industrielle italienne, dont le patriarche, Giovanni, fut le fondateur de Fiat et dont M. Elkann est l’héritier. A travers sa holding Exor, elle est le principal actionnaire de Stellantis, possédant 14,3 % de ses parts.

Parlant du « groupe Fiat », Mme Meloni a déclaré, devant la Chambre des députés, mercredi 24 janvier, que l’entreprise représentait « une part importante de l’histoire industrielle nationale (…), ce qui signifie [qu’il fallait] avoir aussi le courage de critiquer les choix du management, comme le transfert du siège fiscal à l’étranger ou la prétendue fusion avec le groupe français PSA, qui cachait en réalité une acquisition par la partie française du groupe historique italien ».

Le « made in Italy », un thème politique majeur

A travers la Banque publique d’investissement, la France détient en effet 6,1 % des actifs de Stellantis, qui est domicilié aux Pays-Bas. Or, le thème d’une prédation française sur les groupes industriels nationaux est récurrent dans le discours politique italien. « Aujourd’hui, à Stellantis, siège un représentant du gouvernement français. Ce n’est pas un hasard si les choix industriels du groupe tiennent davantage compte des demandes françaises », a ainsi accusé Mme Meloni.

Deux jours avant son intervention, la querelle avec M. Elkann s’était manifestée sur un autre plan. Invitée à une émission de la chaîne Retequattro, le lundi 22 janvier, la présidente du conseil a durement réagi à la « une » de la veille de La Repubblica. Cette dernière dénonçait une « Italie à vendre », en attaquant les privatisations de 20 milliards d’euros annoncées à l’automne 2023 par le gouvernement italien.

Giorgia Meloni avait alors déclaré ne pas avoir de « leçon de protection de l’italianité » à recevoir d’« un journal appartenant à ceux qui ont pris Fiat et l’ont vendu aux Français, qui ont transféré leur siège juridique et fiscal à l’étranger et qui ont mis en vente les sites [des] entreprises italiennes historiques ». Comme La Stampa, le quotidien de Rome appartient en effet, à travers le groupe GEDI, à l’empire de M. Elkann.

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