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Colère des agriculteurs : le discours de Gabriel Attal ne convainc pas

Le premier ministre, Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, à Paris, le 30 janvier 2024.

Le premier ministre, Gabriel Attal, qui avait encore dialogué pendant trois heures, la veille, en fin de journée, avec les présidents de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs, a promis d’« être au rendez-vous », face à la colère des agriculteurs, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, mardi 30 janvier. Il a appelé à « une exception agricole française », soulignant que « notre agriculture est une force », et a salué « nos agriculteurs, nos pêcheurs, qui travaillent matin, midi et soir pour nous nourrir ».

Le premier ministre a rappelé les principales mesures qu’il avait annoncées vendredi 26 janvier, comme l’ouverture, le 5 février, d’un guichet d’aides pour les éleveurs touchés par la maladie hémorragique épizootique ou le doublement du soutien aux agriculteurs bretons. Il a précisé le calendrier de versement du solde des aides européennes de la politique agricole commune (PAC), au titre de 2023, qui le seront « d’ici le 15 mars ».

Gabriel Attal a aussi évoqué un renforcement du soutien fiscal aux éleveurs, une mesure qui avait été annoncée par Bercy mais s’était révélée inapplicable dans les faits. Et a confirmé la présentation d’un plan d’aide à la viticulture, avant la fin de la semaine. Mercredi, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a ainsi annoncé que le gouvernement mettait sur la table 80 millions d’euros supplémentaires pour soutenir « l’ensemble des régions viticoles qui sont en crise ».

La « souveraineté alimentaire » dans la loi

Concernant l’usage des produits phytosanitaires, il a rappelé que l’Etat avait débloqué 250 millions d’euros pour favoriser la recherche d’alternatives. Sur le sujet d’EGalim, le chef du gouvernement a pointé le renforcement des contrôles et a annoncé que le montant des amendes infligées serait « réutilisé pour soutenir financièrement les agriculteurs ».

En outre, il prévoit « un grand plan de contrôle de la traçabilité des produits », alors que les agriculteurs dénoncent la concurrence de denrées importées. M. Attal a souligné que « le combat doit se mener en Europe » et a rappelé que la crise agricole ne serait pas réglée « en quelques jours ». « Nous irons plus loin encore », a-t-il assuré, ajoutant qu’il allait inscrire « la souveraineté alimentaire », dans la loi.

Il a également fait mention de « nouvelles mesures de soutien » dans « les tout prochains jours ». Il a d’ailleurs accepté de recevoir une nouvelle fois la FNSEA mardi soir, alors que les agriculteurs restent encore mobilisés sur le terrain. Le discours de M. Attal n’a offert « aucune perspective de long terme » au monde paysan, selon la Confédération paysanne, qui demande « l’interdiction d’achat au-dessous du prix de revient de nos produits agricoles » et appelle à bloquer les centrales d’achat de la distribution. La Coordination rurale, quant à elle, poursuivait sa route vers Rungis, mercredi.

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