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Européennes : après l’échec d’un ralliement des partis de gauche, LFI peine à élargir sa liste

Manon Aubry, pendant la manifestation du 1er-Mai, en 2023.

Après avoir plaidé pendant des mois, envers et contre leurs anciens partenaires de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), pour une liste unitaire, et même s’être fait traiter de « forceurs » par Europe Ecologie-Les Verts, les « insoumis » cherchent encore la parade pour ne pas s’afficher tout à fait seuls aux élections européennes du 9 juin. Ce long feuilleton de la liste unitaire, Manon Aubry, qui s’est déclarée tête de liste, lundi 29 janvier, dans un entretien à 20 Minutes, l’a accompagné.

« L’unité à gauche, je suis croyante et pratiquante », revendique-t-elle. Même si elle a parfois été prise au dépourvu par les surprises préparées par Jean-Luc Mélenchon, comme l’irruption éphémère de Ségolène Royal, fin août 2023. Dimanche, sur BFM-TV, M. Mélenchon a vanté un « personnage formidable », avant de rajouter une once de doute quant à la position de Manon Aubry en tête de la liste : « Je ne vois pas de raison pour que nous en changions, mais si nous décidions autrement, nous déciderons autrement… »

Un des collègues écologistes de Manon Aubry au Parlement européen s’étonne de la manière dont la direction de La France insoumise (LFI) semblait lui chercher activement une remplaçante. Dans l’ordre, les « insoumis » étaient prêts à laisser la place à la candidate choisie par les écologistes, Marie Toussaint, mais aussi, selon une rumeur tour à tour entretenue puis tuée dans l’œuf, à Ségolène Royal, puis à Benoît Hamon. C’était la stratégie de l’« ouvre-boîte », théorisée en interne, consistant à faire bruisser l’idée d’une tête de liste d’ouverture pour rendre possibles des ralliements d’appareil.

Les « insoumis » auraient bien voulu aussi débaucher l’économiste Julia Cagé. Cela ne s’est pas fait. « L’union de la gauche doit se fonder sur un processus démocratique. Et pour commencer, cela doit passer par un fonctionnement beaucoup plus démocratique au sein de LFI, avec une ouverture aux minoritaires et aux autres partis, et en faisant participer les électeurs issus de toute la gauche. Il ne peut pas s’agir d’une liste dirigée par LFI et choisie d’en haut par la direction », explique la coautrice d’Une histoire du conflit politique (Seuil, 2023). Le Parti animaliste a aussi été sondé, sans succès. Mais Damien Carême, eurodéputé écologiste sortant, ancien maire de Grande-Synthe (Nord), est en bonne voie de débauchage.

Le programme de la Nupes

Au-delà de ces tentatives, l’heure est à la construction d’une liste d’« union populaire », c’est-à-dire d’union par la base, ou avec des figures individuelles sur un programme commun, à défaut d’union avec les appareils.

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