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Face à la Russie, la sécurité au cœur de l’élection présidentielle finlandaise

Le candidat vert Pekka Haavisto et le conservateur Alexander Stubb se serrent la main sous les yeux de l’ancien leader des Vrais Finlandais (extrême droite), Jussi Halla-aho, désormais président du Parlement, lors d’un débat à l’élection présidentielle finlandaise, à Helsinki, le 25 janvier 2024.

Le dernier contact entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et son homologue russe, Vladimir Poutine, remonte au 14 mai 2022. M. Niinistö – qui est le dirigeant européen en exercice à s’être entretenu le plus souvent avec le président russe – l’a appelé pour l’informer officiellement que son pays avait décidé d’adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Depuis, les deux chefs d’Etat n’ont plus échangé un mot, tandis que les relations entre leurs pays, qui partagent 1 340 km de frontière, n’ont cessé de se dégrader.

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Dans ce contexte, il n’est guère étonnant que les questions liées à la sécurité, l’OTAN et la Russie aient entièrement dominé la campagne électorale en Finlande, avant le premier tour de l’élection présidentielle, qui aura lieu dimanche 28 janvier. D’autant que le président finlandais, en plus d’être le chef des armées, est aussi responsable de la politique étrangère du pays, qu’il doit mener en collaboration avec le gouvernement.

Ces derniers mois, la tension est encore montée entre Moscou et Helsinki, à la suite de l’afflux de plusieurs centaines de migrants à la frontière finlandaise. Dénonçant une tentative de déstabilisation, le gouvernement finlandais, dirigé par le conservateur Petteri Orpo, a décidé de fermer l’ensemble des postes-frontières entre les deux pays, le 30 novembre. Ils resteront clos jusqu’au 11 février au moins.

Neuf candidats sont en lice

Le 17 décembre, lors d’une interview sur la chaîne Russia 1, Vladimir Poutine, accusant les Occidentaux d’avoir « entraîné la Finlande dans l’OTAN », avait averti : « Il n’y avait aucun problème là-bas, mais il y en aura maintenant, car nous allons créer le district militaire de Léningrad et y concentrer un certain nombre d’unités. »

Face aux menaces du Kremlin, Sauli Niinistö, en poste depuis 2012, est devenu un point de repère pour de nombreux Finlandais, réagissant avec calme, tout en faisant preuve d’une détermination à montrer que son pays ne se laisserait pas intimider par son immense voisin. « S’il avait eu le droit de se représenter, il ne fait aucun doute qu’il l’aurait de nouveau emporté », assure Åsa von Schoultz, professeure de sciences politiques à l’Université d’Helsinki. Mais, après deux mandats, M. Niinistö doit passer la main.

Pour lui succéder, neuf candidats sont en lice, représentant presque tous les partis. Selon le politiste Göran Djupsund, la gravité de la situation se reflète dans les choix faits par les différentes formations politiques : « Jamais nous n’avons eu un panel qui rassemble autant de personnes compétentes en matière de politique étrangère et de sécurité », remarque-t-il. Autre particularité : « Les différences d’opinions entre les candidats sur ces questions sont microscopiques. »

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