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« Stanislas et Averroès portent une lourde responsabilité dans la représentation qu’ils donnent de l’enseignement privé »

Deux établissements privés sous contrat ont récemment fait l’objet de rapports d’inspection de la part du ministère de l’éducation nationale : le lycée musulman Averroès, à Lille, et l’établissement catholique Stanislas, à Paris. L’un fait l’objet d’une suppression de son contrat, l’autre, de simples préconisations.

Y aurait-il rupture d’égalité dans les décisions prises ? S’il est encore trop tôt pour présumer des évolutions juridiques et administratives des deux affaires, plusieurs remarques s’imposent déjà.

Ce sont tout d’abord deux lycées que l’on qualifie « d’excellence », cultivant tous deux l’élitisme, avec la réussite comme fil directeur. Le lycée musulman accueille les jeunes de classe moyenne et de classe supérieure avec environ la moitié de boursiers ; le lycée catholique accueille des élèves très favorisés, parmi lesquels les boursiers sont quasi absents.

Caractère religieux prononcé

Tous deux sont des établissements au caractère religieux prononcé : musulman assez traditionnel (le directeur adjoint d’Averroès [Makhlouf Mamèche] est vice-président des Musulmans de France) pour l’un, catholique assez traditionnel et identitaire chez l’autre. Un entre-soi religieux est cultivé : cours d’éthique musulmane d’un côté [non obligatoire, mais suivi en pratique par une grande majorité des élèves], cours d’enseignement religieux de l’autre [obligatoire, en contradiction avec la loi Debré].

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Les résultats scolaires sont là : on atteint les 100 % de résultat au baccalauréat. Ce sont des lycées où l’on pousse les élèves au maximum de leurs possibilités, et au-delà si possible : s’ils ne tiennent pas, ils s’en vont. Mais, même si les deux projets éducatifs ne le disent pas, il est difficile de s’y retrouver si l’on n’appartient pas à la confession de référence : atmosphère générale confessionnelle et fermeture de l’établissement lors des fêtes religieuses musulmanes pour Averroès, assistance aux offices religieux fortement recommandée dans le lycée catholique, et organisation de pèlerinages dans les deux cas.

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Dans les deux établissements, les cours sur la sexualité sont peu dispensés – ou, disons, unilatéralement orientés, ce qui a pu entraîner des propos homophobes. Ajoutons que certaines classes sont, en outre, non mixtes dans le collège catholique. Et que, dans le lycée musulman, un financement étranger vient du Qatar, avec une gestion assez opaque – ce n’est pas le cas dans le lycée catholique, mais le montant de la scolarité y est suffisamment élevé pour que l’équilibre financier soit satisfaisant (2 500 euros de frais de scolarité par an, sans compter la demi-pension de 1 350 euros et quelques frais annexes).

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