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Après un AVC, un traitement prometteur limite le risque d’hémorragie et de décès

En France, on dénombre chaque année 140 000 accidents vasculaires cérébraux (AVC), dont 40 000 conduisent à un décès et 30 000 laissent la personne lourdement handicapée. Une personne sur cinq fera un AVC au cours de sa vie et cette pathologie qui survient de façon extrêmement brutale est, on l’oublie souvent, la première cause de mortalité chez la femme.

Chaque minute compte lors de la prise en charge des AVC car plus elle est rapide, moins le patient aura de séquelles. Dans cette course contre la montre, le traitement le plus courant dans l’AVC ischémique aigu (infarctus cérébral), qui représente 80 % des AVC, est la thrombolyse. Il consiste en une injection par voie veineuse d’un médicament qui dissout le caillot sanguin obstruant l’artère et bloquant la circulation sanguine. La thrombolyse doit être réalisée dans les quatre heures trente. Au-delà, on réalise une thrombectomie qui consiste à introduire un cathéter dans une artère jusqu’à l’artère cérébrale puis à déployer une sorte de filet (stent retriever) qui va attraper le caillot et le sortir.

Mais l’une des complications de ces traitements réside dans le risque hémorragique. Acticor Biotech, une start-up issue de l’Inserm, travaille depuis des années sur un médicament, le glenzocimab, un anticorps monoclonal qui va se fixer sur une protéine (la glycoprotéine plaquettaire VI, GPVI) impliquée dans la formation de caillots. Ce médicament en empêche la formation, mais sans augmenter le risque hémorragique. « C’était l’idée de départ de cette start-up, précise Gilles Avenard, ancien hématologue, directeur général et fondateur d’Acticor Biotech. Et l’indication phare de cette recherche vise évidemment l’AVC dans lequel le risque hémorragique intracérébral est très important. » En 2018, un résultat de phase 1 avait montré que cette molécule diminuait l’activation plaquettaire chez l’animal et chez l’homme, avec des volontaires sains, sans augmentation du risque de saignement.

Un essai de phase 2 a été réalisé entre 2019 et 2021. Ses résultats ont été publiés dans le Lancet Neurology par Mikaël Mazighi, chef du service neurologie à l’hôpital Lariboisière (AP-HP).

Un taux de mortalité réduit de moitié

Dans le détail, l’étude Actimis randomisée en double aveugle, contrôlée par placebo, a porté sur 166 patients atteints d’un AVC ischémique, répartis dans six pays européens, tous traités par thrombolyse et/ou thrombectomie, plus le glenzocimab pour environ la moitié d’entre eux. L’objectif premier était d’évaluer sa tolérance. Puis son efficacité. « Deux choses nous ont surpris. La première c’est qu’il y avait moins d’hémorragies dans le groupe traité par glenzocimab que dans le groupe non traité par ce médicament. La seconde : cette diminution des hémorragies cérébrales entraîne aussi une diminution de la survenance d’un handicap sévère ainsi que de la mortalité », indique Gilles Avenard. Le taux de mortalité des patients traités a été réduit de moitié par rapport au groupe placebo, passant de 19 % à seulement 8 %. « Les meilleurs résultats ont été constatés chez les patients les plus âgés – plus de 40 % avaient plus de 80 ans. Et, sur cette tranche d’âge, la mortalité a été divisée par quatre », précise-t-il.

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