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Agriculteurs en colère : les syndicats cherchent à s’arrimer à une mobilisation partie de la base

Blocage de la rocade bordelaise, le 24 janvier 2024.

La mobilisation des agriculteurs, qui a commencé à Toulouse le 16 janvier, continue de s’étendre. Après de nouveaux barrages, mardi 23 janvier, sur l’A7, dans la vallée du Rhône, sur l’A63, près de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), ou sur la nationale 124, dans le Gers, au moins 200 tracteurs ont envahi tôt, mercredi 24 janvier, la rocade de Bordeaux, et de nombreuses actions étaient attendues dans la journée. Mardi a été marqué par l’émotion provoquée par la mort accidentelle d’une éleveuse de 35 ans et de sa fille de 12 ans, fauchées au petit matin par un véhicule qui a percuté le barrage installé par des agriculteurs manifestant leur colère à Pamiers (Ariège).

Qui est à la manœuvre de la mobilisation ? En Occitanie, où le mouvement a commencé et s’amplifie, sur chaque point de barrage, aucune banderole, aucun drapeau ne porte le sigle de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA, majoritaire). La volonté est de se démarquer des mouvements syndicaux habituels.

Le 16 janvier, à Toulouse, Philippe Jougla, le président régional, avait été hué à la fin de la première grande journée de mobilisation, car il voulait arrêter le mouvement. Le lendemain, à l’initiative d’agriculteurs de Haute-Garonne, un barrage était monté à Carbonne, sur l’A64, sous l’impulsion de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA), mais sans afficher d’appartenance syndicale. Signe de la défiance envers le syndicat, le porte-parole du barrage, devenu emblématique, Jérôme Bayle, qui en est le représentant cantonal, se garde bien d’afficher sa couleur syndicale, préférant conserver sa « liberté de parole ».

Débordée par sa base, la FNSEA, associée aux JA, tente aujourd’hui de reprendre la main. Dimanche 21 janvier au soir, elle a demandé à ses sections locales d’organiser et de coordonner des actions sur l’ensemble du territoire. « Je manifesterai jeudi 25 janvier, mais ce n’est pas facile de quitter l’exploitation, alors que c’est la période des vêlages », raconte Guillaume Gauthier, éleveur bovin en Saône-et-Loire.

Sa position de premier syndicat a ouvert à la FNSEA les portes de Matignon dès le lundi 22 janvier au soir. Son président, Arnaud Rousseau, accompagné d’Arnaud Gaillot, le président des JA, qui sont affiliés à la FNSEA, ont pu s’entretenir avec le premier ministre, Gabriel Attal, pendant deux heures. A l’issue, M. Rousseau a martelé sa volonté d’encourager les actions sur le terrain, tant que le gouvernement ne présenterait pas des mesures concrètes.

« Les couleurs du drapeau : bleu, blanc, rouge »

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