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A Gaza, des tirs font neuf morts dans un abri de l’ONU pour les déplacés

Alors que l’armée israélienne intensifie ses bombardements à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, deux chars ont ouvert le feu sur un refuge de l’Organisation des Nations unies (ONU), mercredi 24 janvier, faisant « neuf morts et soixante-quinze blessés », a affirmé le directeur de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à Gaza, Thomas White.

Le complexe, qui accueille des réfugiés de la guerre, abrite dix mille personnes, selon James McGoldrick, coordinateur spécial adjoint par intérim des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, déplorant « encore un incident dans lequel un bâtiment utilisé à des fins humanitaires est endommagé ou frappé ».

Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a pour sa part fustigé « encore une fois une violation flagrante des règles fondamentales de la guerre ». S’il n’a pas accusé formellement Israël, il a relevé, sur X, que le centre de formation transformé en abri était « clairement identifié comme une structure de l’ONU et [que] ses coordonnées [avaient] été partagées avec les autorités israéliennes ». Le bilan de neuf morts est « probablement plus élevé », a-t-il ajouté.

Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), l’armée israélienne a répondu mercredi soir qu’un « examen complet des opérations des forces [israéliennes] dans les environs était en cours », mais qu’elle avait « exclu (…) une frappe aérienne ou d’artillerie ». Le message de l’armée évoque aussi « la possibilité » d’un tir du Hamas.

Situation « indescriptible » dans les hôpitaux de Khan Younès

« Nous déplorons l’attaque perpétrée aujourd’hui contre le centre des Nations unies à Khan Younès », a déclaré de son côté le porte-parole adjoint du département d’Etat américain, Vedant Patel, ajoutant que la « fonction protectrice des installations de l’ONU doit être respectée ».

Pressé de questions pour savoir si les Etats-Unis étaient en contact avec Israël, qu’ils soutiennent fermement, au sujet de cette attaque, il s’est refusé à entrer dans le détail des conversations mais a dit que Washington continuerait à « soulever auprès du gouvernement israélien ces questions difficiles et très dures ».

Une inquiétude partagée par la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson : « Nous sommes sérieusement préoccupés par les informations d’aujourd’hui de frappes ayant visé un bâtiment de l’UNRWA », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Alors que nous ne connaissons pas encore tous les détails sur ce qu’il s’est passé et que nous allons continuer à chercher plus d’informations sur ces événements d’aujourd’hui, la perte de chaque vie innocente est une tragédie », a-t-elle poursuivi.

Israël avait appelé la population civile à évacuer Khan Younès, mais les combats rendent extrêmement dangereux le moindre déplacement. Parmi les secteurs à évacuer figurent trois hôpitaux, dont l’hôpital Al-Amal et le complexe médical gouvernemental Nasser, qui sont encerclés. A l’hôpital Nasser, où se trouveraient environ 18 000 déplacés, selon l’ONU, des dizaines de chars bloquent « tous les côtés », sauf un « couloir » d’évacuation, selon le bureau des médias du Hamas qui a parlé de « violentes frappes à proximité » de l’établissement. L’Organisation mondiale de la santé a déploré une situation « indescriptible » dans les hôpitaux de la ville.

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Le Monde avec AFP


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