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« On veut des agriculteurs performants, capables de nourrir la population, à moindre coût, tout en préservant la nature et le climat »

Sur l’autoroute A7, près d’Albon (Drôme), le 23 janvier 2024.

Le volcan agricole entre à nouveau en éruption. Aux Pays-Bas, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie ou en France, les revendications sont les mêmes : plus de revenus, plus de considération et moins de normes. Une crise économique et d’identité qui ne date pas d’hier et durera encore longtemps. Le monde agricole pèse à la fois peu en effectifs, 2 % de la population, mais quatre fois plus si l’on intègre le milieu rural dans son ensemble et bien plus encore dans l’imaginaire des Français, comme des Allemands, des Néerlandais et de tous les pays dont les peuples ont depuis longtemps quitté les champs pour les villes.

Cet attachement n’est pas uniquement sensible mais aussi économique, politique et écologique. D’où les exigences contradictoires qui émergent à chaque nouvelle poussée de colère. Pour résoudre cette équation insoluble, ce sont les Etats qui viennent faire la soudure. Tous les grands pays développés aident leur agriculture. Le rapport annuel de l’OCDE a examiné les politiques agricoles de 54 pays mondiaux. Le soutien total à ce secteur a atteint le niveau record de 851 milliards d’euros entre 2020 et 2022, soit deux fois et demie plus qu’au début des années 2000.

Et ce n’est pas la France ni l’Europe qui décrochent le pompon des aides, mais la Chine, avec 36 % de ce total, suivie de l’Inde, des Etats-Unis et de l’Union européenne. Avec un principe de base, plus l’agriculture est fragile et improductive, plus elle est aidée. Les trois pays qui aident le plus en proportion de leur production totale sont la Suisse (72 %), le Japon et la Corée du Sud.

Dans la moyenne

La France est dans la moyenne européenne. Comme le rappelle sur son site Internet Fipeco l’ancien conseiller à la Cour des comptes François Ecalle, le pays a dépensé près de 26 milliards d’euros en 2022 pour aider ses agriculteurs, soit près d’un quart de sa production. Environ la moitié sont des aides et subventions, notamment européennes, et le reste provient en grande partie des allégements de charges et du financement de la protection sociale.

La réalité est que ce secteur essentiel, pour l’alimentation et l’aménagement du territoire, est devenu une profession réglementée. Les subsides qu’il perçoit le sont en échange de contraintes de toutes sortes, issues de l’ordre du jour politique et qui s’expriment par l’intermédiaire d’une profusion de normes. L’inconvénient est une distorsion des règles du marché, qui se font au détriment des prix pour le consommateur et peuvent orienter les productions en fonction des aides et non de la demande du client.

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