Confrontée à d’importantes difficultés avant les Jeux olympiques (JO), la Régie autonome des transports (RATP) lance un important plan de recrutement. La RATP prévoit de recruter 5 300 personnes en 2024, a annoncé son PDG, Jean Castex, mardi 23 janvier, insistant sur deux objectifs : la réussite des JO et le redressement de la qualité de service dans les transports parisiens.
En 2023, la RATP avait présenté un programme de recrutement encore plus ambitieux de 6 600 personnes. « Avant la période Covid, on était plutôt sur des moyennes annuelles de 3 500 ou 4 000 », a rappelé M. Castex, en déplacement dans le centre de formation des agents de station. « Nous allons poursuivre en 2024 cet effort, évidemment dans des proportions moindres », a souligné le PDG pour qui l’une des priorités sera « de continuer les recrutements sur le métro ».
La RATP prévoit de recruter 320 conducteurs de métro ainsi que 1 350 conducteurs de bus. Les deux autres métiers les plus recherchés sont les opérateurs de maintenance, avec l’ambition d’attirer 350 recrues, et les agents de stations, qui seront capitaux dans le dispositif d’accueil des JO. Pour ces derniers, la RATP vise 900 recrutements, dont 600 d’ici aux JO, un record. « On avait, c’est vrai, beaucoup fait d’économies sur ces postes et on s’aperçoit qu’on est sans doute allés un peu trop loin », a reconnu l’ancien premier ministre.
Ce plan de recrutement ambitieux conduit « l’appareil de formation à son maximum », a assuré le PDG. « On ne pourrait pas recruter davantage », a-t-il ajouté, précisant que les formations de conducteur de métro avaient lieu également la nuit.
Améliorer la qualité de service
Depuis la nomination de l’ancien premier ministre en novembre 2022, avec pour feuille de route de redresser la barre des transports parisiens en crise, la situation s’est améliorée mais sans revenir totalement au niveau de service attendu, selon les statistiques mensuelles publiées par Ile-de-France Mobilités (IDFM).
En 2023, la RATP a atteint ses objectifs de recrutement, permettant au service de s’améliorer sensiblement dans le bus et le métro après d’énormes difficultés en fin d’année 2022, sans atteindre des niveaux satisfaisants, selon Valérie Pécresse. La présidente de l’autorité des transports IDFM a demandé à la RATP de rétablir un service équivalent à l’avant-Covid pour mars, alors que cinq lignes du métro sont en dessous des 85 % de régularité aux heures de pointe.
Mais l’objectif paraît difficile à atteindre, de l’aveu même de M. Castex. D’abord, en raison de la recrudescence des bagages abandonnés, qui provoquent de nombreuses interruptions de trafic sur tout le réseau. Ensuite, « nous avons des lignes qui ont du matériel plus vétuste, plus ancien, sur lesquelles comme par hasard, on trouve des performances moindres », a-t-il souligné.
Il a salué les achats de nouveaux matériels décidés par IDFM, mais cette décision a été prise avec « vingt ans de retard. Et la seule chose que je ne sais pas faire, c’est remonter le temps », a lâché l’ancien premier ministre.
