Close

Mariage avorté entre Sony et Zee : « Les pratiques du business familial indien ont eu raison des appétits d’Hollywood »

Subhash Chandra (à gauche), président de Zee, aux côtés de l’actrice britannique Archie Panjabi lors de la 39e édition des International Emmy Awards, à New York, en 2011.

Les romances en carton-pâte des studios de Bombay ne se terminent pas toujours bien. La dernière ne risque pas de faire pleurer dans les chaumières. L’histoire du mariage raté entre Sony, une puissance à Hollywood, et Zee, pilier de Bollywood, n’attristera que les actionnaires de l’indien, qui voient s’éloigner une chance historique de sauver leurs économies.

Sony a annoncé ce lundi 22 janvier qu’il abandonnait son projet d’acquisition de la majorité de Zee. Cela aurait créé un acteur incontournable au pays des amoureux de comédies musicales langoureuses.

Subhash Chandra, 73 ans, le fondateur du groupe, est en grande difficulté financière, et son fils, Punit Goenka, actuel PDG de Zee, est sous le coup d’une interdiction de gérer le groupe par les autorités boursières indiennes. On lui reproche d’avoir détourné 24 millions de dollars (22 millions d’euros), mais comme il a gagné en appel, il s’accroche à son fauteuil. Cette obstination, alliée à des résultats très décevants et une histoire de droits exorbitants sur les matchs de cricket, a convaincu Sony de jeter l’éponge.

Usine à rêves

Dommage pour le japonais, devenu l’une des majors d’Hollywood et qui a fait de l’Inde l’une de ses priorités de développement. Tous les géants californiens du secteur rêvent de s’installer dans cet eldorado. Une usine à rêves capable de produire 1 500 films par an, deux fois plus que les Américains et dix fois plus que les Français. Sans compter les innombrables chaînes de télévision du pays. La star absolue du moment, l’acteur et producteur Shah Rukh Khan, a ainsi sorti trois films à succès sur la seule année 2023.

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés En Inde, la formule magique de Bollywood ne fait plus recette au box-office

Mais les pratiques du business familial indien et les coûts de développement des chaînes de streaming ont eu raison des appétits d’Hollywood. Tous replient la toile. Disney, qui avait récupéré en 2020 le groupe Star India en achetant Fox, devrait finalement céder la majorité de sa filiale au conglomérat Reliance, de Mukesh Ambani. La combinaison des deux groupes créerait un poids lourd cumulant 40 % des audiences télévisées du pays. Le mariage entre Zee et Sony aurait constitué un concurrent solide. Mais le destin qu’adore convoquer le cinéma indien a décidé de séparer les deux amants avant la fin du film.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top