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L’extrême droite prône une relance de la natalité pour « la perpétuation de notre civilisation »

Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée, assiste aux vœux à la presse de Jordan Bardella, le président du RN, à Paris, le 15 janvier 2024.

Quelque part dans sa tête, Marine Le Pen tient à jour une liste des sujets dont elle estime qu’ils ont été inspirés au président de la République par le Rassemblement national (RN). C’est un inventaire à la Prévert qui s’allonge dans le temps, et auquel elle ajoutera désormais la question de la natalité. Abandonnée par la gauche depuis plusieurs décennies, la question nataliste est restée une priorité de la droite qui, dans l’opposition à François Hollande et à Emmanuel Macron, a déposé plusieurs propositions de loi visant à relancer la politique familiale. En Europe, le sujet a été préempté par les droites radicales et incarné par Viktor Orban en Hongrie et, plus récemment, par Giorgia Meloni en Italie.

En France, le natalisme est un pilier des programmes lepénistes depuis la première campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen, en 1974. Il est à la jonction de deux courants du parti d’extrême droite, les catholiques traditionalistes et les identitaires, inquiets pour le substrat ethnique de la France. Dans le logiciel de l’extrême droite, relancer la natalité française est un moyen de sauver l’identité européenne et d’éviter le recours à l’immigration.

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Ces dernières années, seules les motivations économiques et sociétales sont toutefois mises en avant par l’état-major du RN. Le reste de l’extrême droite assume plus franchement les motivations ethniques, en agitant comme un chiffon rouge la vitalité démographique du Nigeria (il pourrait devenir en 2050, selon les projections, le troisième ou quatrième pays le plus peuplé au monde) ou la fécondité des femmes africaines ou nord-africaines en France.

« Un service rendu à la nation »

Caroline Parmentier, députée du Pas-de-Calais et amie de Marine Le Pen, s’est saisie avec entrain du sujet à l’Assemblée nationale : elle fut longtemps journaliste au quotidien national-catholique Présent et disciple du pétainiste et maurrassien Jean Madiran. Si elle n’est pas conquise par le terme « réarmement démographique » employé par Emmanuel Macron, elle souscrit aux ambitions présidentielles : « Qu’il se réveille après sept ans, c’est bien, mais on veut des actes ! La France entre dans un hiver démographique, une société de l’enfant unique, et ça change tout. »

La réforme des retraites, en 2023, fut l’occasion pour le RN de mettre en avant ses propositions pour relancer la natalité française – et non la natalité en France. Les propositions du RN sont pour beaucoup inspirées du programme de Viktor Orban, comme l’octroi d’un prêt à taux zéro jusqu’à 100 000 euros pour le projet immobilier d’un jeune couple, le capital restant dû se transformant en don au troisième enfant – le RN estime son coût à 2 milliards d’euros annuels. D’autres ressemblent à des mesures déjà proposées par Les Républicains (LR) lors des dernières mandatures.

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