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Agriculteurs en colère : la FNSEA maintient son épreuve de force avec le gouvernement

Manifestation d’agriculteurs sur l’autoroute A62 au niveau d’Agen, le 22 janvier 2024.

« Pas de levée des actions menées sur le terrain » par les agriculteurs en France, a lancé Arnaud Rousseau, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), lundi 22 janvier, à l’issue d’un entretien de près de deux heures avec le premier ministre, Gabriel Attal, à Matignon. Le bras de fer mené par le premier syndicat agricole français avec le gouvernement se poursuivra tant qu’il n’y aura pas de « décisions concrètes » de l’exécutif, a menacé M. Rousseau, ajoutant que le monde agricole « ne se contentera pas de mesurettes ». « On attend du premier ministre que, dans la semaine, il puisse faire un certain nombre de déclarations qui fassent bouger les lignes sensiblement », a-t-il précisé.

Tôt mardi 23 janvier matin, sur un barrage routier, à Pamiers, dans l’Ariège, une agricultrice a été tuée, son mari et sa fille adolescente ont été grièvement blessés. Les trois occupants de la voiture qui a foncé sur le barrage ont été interpellés et placés en garde à vue, selon une source policière.

« Dans le moment particulier que vit l’agriculture, ce genre de drame est difficile à vivre », a déclaré Arnaud Rousseau, en appelant « tout le monde au calme et à la raison et à faire en sorte que cette colère s’exprime dans le respect des biens et des personnes ».

En attendant, le mouvement de mobilisation s’étend au-delà de l’Occitanie. « Nous apprenons chaque minute que des points de blocage nouveaux s’ouvrent », a expliqué M. Rousseau. Des barrages étaient installés dans la Drome, où des agriculteurs bloquaient, mardi matin, l’autoroute A7 au niveau de Saint-Rambert-d’Albon. Les agriculteurs de la Somme étaient appelés à bloquer les accès de l’autoroute A29 à hauteur de Boves, près d’Amiens, ceux de l’Oise, eux, se rassemblaient en fin de matinée, sur l’A16, près de Beauvais.

Toutes ces opérations expriment le « ras-le-bol » d’exploitants qui fustigent tour à tour les normes environnementales, les tracasseries administratives, la faiblesse des revenus, la hausse des charges ou le manque de soutien face à une crise sanitaire bovine. Sur le terrain, les agriculteurs membres des Fédérations départementales des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), filiales locales de la FNSEA, de Jeunes Agriculteurs (JA), du syndicat Coordination rurale ou non syndiqués expriment ensemble leur colère.

Pour autant, seuls les présidents de la FNSEA et de JA, un syndicat affilié à la FNSEA, ont été reçus à Matignon par le nouveau premier ministre. Un choix justifié par le cabinet du ministre de l’agriculture au regard de la représentativité du premier syndicat agricole français, selon le résultat de la dernière élection des chambres d’agriculture en 2019. Un scrutin qui donne à chaque agriculteur la possibilité d’exprimer sa préférence syndicale.

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