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Partout en Europe, la colère des agriculteurs gagne du terrain

Les campagnes européennes sont en ébullition. Des Pays-Bas à la Roumanie en passant par la Pologne, l’Allemagne ou le sud du continent, les agriculteurs manifestent leur mécontentement. Après une semaine de mobilisation massive, les agriculteurs allemands ont agité, jeudi 18 janvier, la menace de nouvelles actions, renforçant la crainte des institutions communautaires que ce mouvement de contestation ne s’étende, à l’image de celui ayant agité la France en 2018-2019 avec les « gilets jaunes », et profite à l’extrême droite.

Ces mobilisations, même si elles émergent à chaque fois pour des raisons qui leur sont propres ou en lien avec des décisions nationales (hausse des taxes sur le gazole, concurrence des importations ukrainiennes, réduction de l’usage des pesticides, limitation des rejets d’azote ou de gaz à effet de serre, augmentation des jachères pour préserver la biodiversité), interviennent alors que les discussions sont tendues à Bruxelles.

Les tenants d’une agriculture productiviste, comme la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) ou son homologue européen, le Comité des organisations professionnelles agricoles-Confédération générale des coopératives agricoles (COPA-Cogeca), dénoncent le Pacte vert européen ou Green Deal. Cette initiative politique soutenue par la Commission européenne doit engager les Vingt-Sept dans une transition écologique et fixe des objectifs de réduction d’usage des pesticides comme de développement de l’agriculture biologique, ou de protection de la biodiversité.

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« Si les ambitions du Green Deal sont justifiées dans un contexte de lutte contre le dérèglement climatique, elles posent problème au secteur agricole. Le sujet a été instrumentalisé et les débats se sont polarisés », estime Jérémy Decerle, député européen (Renew Europe).

« 30 % du budget européen destiné à l’agriculture »

Les tensions s’accroissent alors que se profilent les élections européennes, fixées au mois de juin. « En 2024, il y a des échéances majeures avec les élections européennes. Il faut garder en tête que 30 % du budget européen est destiné à l’agriculture », souligne Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, qui ajoute : « Il y a de nombreux coups de chaud sur l’agriculture européenne. Les ferments de ces contestations sont les mêmes : il y a une incompréhension entre la réalité du terrain et les décisions prises par les gouvernements. »

En Allemagne, la goutte qui a fait déborder le vase a une odeur d’hydrocarbure. Quand le gouvernement d’Olaf Scholz a décidé, en décembre 2023, pour boucler son budget, de supprimer du jour au lendemain des subventions dites « nuisibles au climat », notamment les aides publiques au diesel agricole, il ne se doutait pas qu’il déclencherait un tel mouvement parmi les exploitants.

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