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Elections européennes : Raphaël Glucksmann attaqué par ses rivaux à gauche

Raphaël Glucksmann, lors d’une réunion publique, à Bordeaux, le 20 janvier 2024.

La neige parsème encore les rues de Villeneuve-d’Ascq (Nord), samedi 20 janvier. Au centre de la commune de la métropole lilloise, de jeunes « insoumis » distribuent des tracts invitant leur parti à se pencher sur une liste commune aux élections européennes. « La jeunesse veut la Nupes [Nouvelle Union populaire écologique et sociale] », tancent-ils, devant la salle où Europe Ecologie-Les Verts (EELV) tient son deuxième meeting en vue du scrutin du 9 juin.

Mais de candidature commune, il n’est pas question. Pis, alors que la campagne commence à peine, la gauche a commencé à s’entredéchirer, renouant avec ses « vieilles habitudes », comme l’a déploré le député (Parti socialiste, PS) de l’Essonne Jérôme Guedj sur le réseau social X.

Ce week-end, Raphaël Glucksmann, qui conduira, sauf surprise, la campagne du PS pour ce scrutin, et qui devance les autres candidats de gauche dans les sondages, a été la cible d’EELV, de La France insoumise (LFI), et du Parti communiste français (PCF). Les jours précédents, l’eurodéputé, considéré comme un refuge potentiel pour les déçus du macronisme, avait multiplié les interventions médiatiques, donnant des sueurs froides aux écologistes, qui bataillent pour le même électorat.

A Villeneuve-d’Ascq, la candidate d’EELV, Marie Toussaint, a donc rompu avec « la douceur », dont elle avait fait son arme politique, pour griffer cet encombrant concurrent, qualifié de « chouchou » des « grands médias ». « On me dit : “Marie, il faut que tu tapes sur Glucksmann. Dis que c’est un grand bourgeois, rappelle ses trahisons, etc.” Eh bien, je ne vais pas le faire », a-t-elle lancé devant quelque 300 militants. Celle dont le grand-père était un « mineur » a fait référence aux « origines familiales » de Raphaël Glucksmann, issu d’un milieu privilégié et fils du philosophe André Glucksmann, tout en dénonçant ses « ambiguïtés politiques ».

Au même moment, à Bordeaux, l’intéressé tenait un meeting bien plus garni – il a revendiqué 800 personnes dans la salle et 500 devant. Sur scène, à ses côtés, l’ex-député européen José Bové invitait socialistes et écologistes à « faire liste commune » afin de « lutter contre l’extrême droite ». De quoi rendre furieux les Verts, déjà marris de voir l’ancien paysan syndicaliste leur échapper.

Hostilité des écologistes

A cette requête, la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, a adressé une fin de non-recevoir. « On ne va pas faire campagne avec Carole Delga et son A69 en Occitanie, Alain Rousset, qui soutient les mégabassines en Nouvelle-Aquitaine, ou Loïg Chesnais-Girard, qui soutient l’agrobusiness en Bretagne », a répondu la cheffe de file des Verts, en référence aux grands projets jugés anti-écologiques qui sont soutenus par les trois présidents de région socialistes.

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