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A Carbonne, en Haute-Garonne, les agriculteurs prêts à prolonger le blocage de l’A64

L’A64 bloquée aux alentours de Carbonne (Haute-Garonne), près de Toulouse, par des agriculteurs qui réclament des aides, le 20 janvier 2024.

« On ne bougera pas tant que le gouvernement n’annoncera pas de mesures d’urgence. » Bonnet vissé sur la tête, gants, capuche et gros anorak sur le dos, Cédric Baron campe sur la bretelle d’autoroute de l’A64 qui mène à Carbonne (Haute-Garonne), à environ 40 kilomètres de Toulouse.

Commencée jeudi 18 janvier, l’occupation mobilise entre 100 et 200 agriculteurs, selon les heures. La route qui mène vers le massif des Pyrénées était encore barrée, dimanche 21 janvier, par une centaine de tracteurs. « On est venus ici suite à la manif de Toulouse de mercredi, où 2 000 personnes ont investi la ville », précise cet exploitant qui, comme la plupart dans cette région du Volvestre, élève des vaches et cultive des céréales.

La FNSEA ainsi que les Jeunes agriculteurs sont bien là, mais « le mouvement est plus large, on ne veut pas que ce soit uniquement eux qui portent nos revendications », précise M. Baron. A Toulouse, Philippe Jougla, le président régional de la FNSEA a d’ailleurs été hué en fin de manifestation, tandis qu’il voulait mettre un terme à ce début de fronde du monde agricole.

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Epidémie et hausse du carburant

Les revendications tiennent en plusieurs points. Depuis septembre 2023, des cas de la maladie hémorragique épizootique ont été déclarés dans des élevages de bovins du Sud-Ouest. Due à un virus et transmise exclusivement par des moucherons, cette maladie infectieuse commence à faire des ravages. « Sur 450 bêtes, j’ai 95 vaches touchées », affirme Sylvain Castex, éleveur à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), au pied des Pyrénées.

A ce jour, les frais de vétérinaires ne sont pas remboursés et, surtout, les éleveurs font face à de la mortalité ou à de nombreux cas d’avortement dans leurs cheptels, qui représentent autant de manque à gagner pour la vente des veaux. Sur RTL, dimanche midi, Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture, a promis l’ouverture, « fin janvier, début février », d’un guichet unique pour « soulager les trésoreries ». Cette aide se fait attendre. « C’est vraiment ça qui a déclenché l’important mouvement, en plus des autres hausses en tous genres ou normes de plus en plus contraignantes à respecter », précise Sylvain Castex.

Dès les manifestations de milieu de semaine, la profession a, en effet, réclamé des aides pour compenser l’augmentation annoncée du gazole non routier. Jusqu’à présent, ce carburant qui sert à faire tourner tracteurs et machines agricoles bénéficiait d’une défiscalisation. Les agriculteurs s’attendent à une hausse de 20 centimes en janvier, le prix passant de 1 euro à environ 1,20 euro le litre.

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