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Rachida Dati au gouvernement : les coulisses du coup politique d’Emmanuel Macron

Rachida Dati, entourée de Gabriel Attal et d’Emmanuel Macron, après la conférence de presse du chef de l’Etat, le 16 janvier 2024.

« J’aime beaucoup la culture, mais ce n’est pas ce que j’avais demandé. Pour moi, jusqu’à jeudi 11 janvier, à 14 heures, tu restais. » C’est ce qu’a raconté Rachida Dati, « cash », à Rima Abdul Malak, lorsque l’ancienne et la nouvelle ministre de la culture se sont rencontrées, rue de Valois, vendredi 12 janvier, juste avant leur passation de pouvoir. L’aventure s’est jouée en quelques jours. « Je ne pensais pas être ministre de la culture en 2024 », confirme, quatre jours plus tard, Rachida Dati, en découpant une galette des rois géante à la mairie du 7e arrondissement de Paris. Ni se retrouver aux côtés d’Emmanuel Macron pour sa première sortie officielle, jeudi 18 janvier, aux Ateliers Médicis de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) – chez l’ancien ministre de la ville Olivier Klein, là où Brigitte Macron a repris ponctuellement l’enseignement du français, il y a quelques années.

La culture ? Jeudi 11 janvier au matin, lorsqu’elle prend un petit déjeuner à la mairie du 7e avec l’acteur Vincent Lindon, c’est encore plutôt non. Elle espérait un « ministère régalien ». « Il était question que Gérald Darmanin bouge… », a expliqué après coup Rachida Dati à plusieurs interlocuteurs. Mais il est resté à l’intérieur. Le ministère des armées lui aurait bien plu aussi : « Ce n’était pas possible. Et l’éducation, ça a failli se faire… Mais non. »

Il en a fallu, des messages Telegram d’Emmanuel Macron, pour qu’elle finisse par accepter de s’installer rue de Valois. Elle invoque son mode de vie. Les choses ne sont pas toujours simples en ce moment, sa fille, les affres de l’adolescence, lui dit-elle. Il insiste : elle a « l’énergie » nécessaire. Elle songe aussi à son parti, Les Républicains (LR), au sein duquel elle occupait un poste-clé, celui de présidente du conseil national, mais avec lequel elle devra rompre, inévitablement. Le président de LR, Eric Ciotti, n’a d’ailleurs pas attendu pour annoncer l’exclusion de la nouvelle ministre.

Quelques heures avant la formation du gouvernement, elle prévient et consulte Nicolas Sarkozy, l’homme qui l’a faite ministre en 2007, « son » président de la République. « Fonce ! », répond-il. Adouber son choix, c’est le seul rôle de l’ancien chef d’Etat dans cette affaire : quand certains, le soir de l’annonce du nouveau gouvernement, l’ont félicité pour ce « joli doublé », Rachida Dati et Catherine Vautrin, Sarkozy a joué les faux modestes, dodelinant des épaules à l’autre bout du fil : « N’allez pas parler de mon influence dans tout Paris ! » Sa manière de ne pas perdre la face.

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