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Sur la réforme de l’AME, la droite attend de voir pour croire les engagements de Gabriel Attal

Gabriel Attal, accompagné de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, lors d’un déplacement au CHU de Dijon-Bourgogne, le 13 janvier 2024.

En 2023, les dirigeants du parti Les Républicains (LR) avaient pris l’habitude d’enchaîner les rendez-vous avec Elisabeth Borne, sur la réforme des retraites ou la loi « immigration ». Jeudi matin, Eric Ciotti (le président du parti), Bruno Retailleau et Olivier Marleix (chefs des sénateurs et députés LR) ont repris le chemin de la rue de Varenne pour échanger avec le nouveau premier ministre, Gabriel Attal, dans le cadre des consultations menées par ce dernier avec l’ensemble des formations politiques. Sur la forme, le rendez-vous a été cordial et le trio surpris par le côté juvénile de l’hôte de Matignon.

Sur le fond, Les Républicains ont rappelé M. Attal aux promesses d’Elisabeth Borne de réformer l’aide médicale d’Etat (AME), destinée aux étrangers en situation irrégulière sur le territoire français, qu’ils jugent trop généreuse et dispendieuse. A défaut de la supprimer, la droite souhaite la transformer en « aide médicale d’urgence », bien plus restrictive. Cette modification de l’AME avait été exfiltrée, le 18 décembre 2023, du texte de loi sur l’immigration, contre la promesse d’un projet de loi spécifique pour début 2024. Une façon, pour Mme Borne, d’aboutir alors à un accord avec LR, sans perdre l’essentiel de sa majorité relative. « Ma prédécesseure a effectivement adressé un courrier [au président LR du Sénat, Gérard Larcher, le 18 décembre] en prenant un engagement, cet engagement sera tenu », indiquait mardi Gabriel Attal, pendant les questions au gouvernement (QAG) à l’Assemblée nationale, en réponse à Olivier Marleix.

Le député LR d’Eure-et-Loir se disait méfiant. « Il m’a donné le sentiment de vouloir jouer franc-jeu sur ce dossier », rapporte-t-il, jeudi, en sortant de Matignon. Gabriel Attal s’est pourtant bien gardé de donner une date, dans un agenda parlementaire encore à construire. « Il n’y a rien de plus qu’aux QAG », soupire Bruno Retailleau. « M. Attal n’a pas été précis sur le calendrier, mais il ne l’a été sur rien. Il veut se laisser le temps de bien repeindre tous les textes prévus cette année, avant de faire sa déclaration de politique générale fin janvier », explique un Olivier Marleix peu connu pour sa mansuétude avec les représentants de la Macronie.

« Une catastrophe sanitaire »

L’élu donne une information importante sur ce rendez-vous. Cette réforme de l’AME – qui, pour la gauche, ressemble à une suppression – devrait avoir une dimension législative et une autre réglementaire. « C’est difficile de tout mettre dans la loi. De ce que j’ai compris par exemple, le panier de soins serait plutôt dans le réglementaire, l’assiette des bénéficiaires plutôt dans le législatif, mais tout cela reste encore à cadrer », indique M. Marleix.

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