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Les Chinois moins nombreux à voyager en France qu’avant la pandémie de Covid-19

En ce lundi de janvier, derrière les présentoirs du « Shopping & Welcome Center » des Galeries Lafayette, à Paris, les vendeuses discutent entre elles et s’attardent sur leurs téléphones portables. Crèmes Dior, galettes de La Mère Poulard et parfums L’Occitane ont du mal à trouver preneurs dans ce magasin dévolu à la clientèle asiatique. « Il y a beaucoup moins de monde qu’avant », confie une vendeuse.

Cet espace de 3 800 mètres carrés, situé boulevard Haussmann, accueillait, avant la pandémie de Covid-19, entre 100 et 120 groupes de touristes asiatiques par jour, cornaqués par des guides rémunérés à la commission sur les achats, comme le raconte une étude de 2020 de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Le magasin, qui assure la détaxe en direct, a fermé au début de la crise sanitaire. Il a rouvert en mai 2023.

Dans les espaces de repos du sous-sol, où se rejoignent les touristes chinois après leurs achats, on croise Fang Wang, 30 ans. Elle vit à Nankin et termine un séjour de quatre jours dans la capitale, avec un groupe de trente personnes : le Louvre, le château de Versailles, le Panthéon, les Bateaux-Mouches… « On adore tous Paris, ses monuments, l’architecture. C’est magnifique. Et puis, les gens sont beaux, ils ont l’air de faire beaucoup de sport », lâche-t-elle en riant, ravie de son séjour, même s’il y a eu, à deux reprises depuis leur arrivée, « des problèmes de vol » à proximité du bus.

Manque à gagner pour la balance commerciale

En France, le nombre de visiteurs chinois a sensiblement baissé depuis la pandémie, et la reprise est plus lente que prévu. En 2019, ils étaient 2 millions à venir découvrir le pays, ce qui représentait plus de 3,5 milliards d’euros de recettes. En 2023, celles-ci devraient atteindre un milliard d’euros. En moyenne, les flux des agences de voyages ont repris à hauteur de 40 % par rapport à l’avant-Covid, note Atout France. Un manque à gagner pour la balance commerciale, d’autant que les Chinois dépensent beaucoup. S’ils représentaient, en 2019, 3 % des arrivées dans l’Hexagone, ils comptaient pour 7 % des recettes touristiques.

La France fait-elle moins rêver ? La réponse est plus nuancée. D’abord, la reprise est récente : les frontières de Chine n’ont rouvert qu’en janvier 2023, et sa population a privilégié les séjours de proximité. Ensuite, les services consulaires français ont eu du mal à satisfaire les demandes de visa, dans le cadre d’une nouvelle procédure.

Lire aussi (2021) : Article réservé à nos abonnés Les voyages intérieurs des Chinois laissent le tourisme mondial orphelin

« La situation s’est améliorée », a assuré l’ancienne ministre du tourisme, Olivia Grégoire, lors d’une conférence de presse en Chine, où elle s’est rendue les 4 et 5 janvier, afin de faire « la promotion de la destination France », selon le langage employé par les professionnels du secteur. Il faut désormais trois ou quatre semaines pour avoir un visa, et pas trois mois, comme à l’été 2023. L’année franco-chinoise du tourisme culturel, lancée début 2024 avec une programmation artistique en Chine et en France, devrait aussi faire office de vitrine.

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