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Samir Hamamah, gynécologue : « Notre santé reproductive est en danger »

« Un grand plan de lutte contre l’infertilité. » C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse, organisée à l’Elysée, mardi 16 janvier. Un plan pour répondre à un constat : en France, en moyenne, un couple sur quatre a des difficultés à devenir parents et le taux de fécondité de la population française diminue depuis plusieurs années. En 2023, l’indice conjoncturel de fécondité s’est établi à 1,68 enfant par femme contre 1,79 en 2022, selon le bilan démographique annuel de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), présenté mardi. Le nombre de naissances, lui, a connu une baisse de 6,6 % en 2023 par rapport à 2022.

Le plan pourrait s’appuyer sur un rapport demandé par le président de la République et rendu en février 2022 par le docteur Samir Hamamah, chef du service de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier, et Salomé Berlioux, fondatrice de l’association Chemins d’avenirs. Dans un entretien mené pour le podcast « (In)fertile », le gynécologue revient sur ses propositions pour améliorer la prise en charge de l’infertilité en France.

Le docteur Samir Hamamah, chef du service de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier.

Vous avez coécrit le rapport sur l’infertilité en France. Comment réagissez-vous aux annonces du président de la République ?

Je me réjouis vraiment de cette annonce. L’infertilité sort de son isolement. Elle n’est plus vue comme une maladie honteuse. On s’aperçoit qu’elle touche tout le monde. Je suis fier d’avoir porté ce rapport, à bout de bras. Aujourd’hui, le gouvernement a débloqué un fonds de 30 millions d’euros pour travailler sur la santé des femmes. C’est un début. Les appels à projets pour faire avancer la recherche vont être publiés le 29 janvier. Ça bouge !

Comment mieux prendre en charge l’infertilité ?

En faisant de la prévention. La loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique  a été primordiale, car elle permet désormais aux femmes et aux hommes, sans problème médical, de mettre en banque quelques ovules ou quelques paillettes de sperme. Mais pour être complet, il faut s’adresser aux jeunes en amont. Il est temps de parler de fertilité dès le collège, auprès des ados. Il ne s’agit ni de les culpabiliser, ni de les moraliser, ni de leur faire porter le chapeau, ni de paraître pronataliste. Il s’agit simplement de leur donner des conseils pratiques. La prise en charge de l’infertilité doit être holistique, aller au-delà du médical.

J’aimerais d’ailleurs qu’un institut national de la fertilité et des naissances voie le jour, à l’image ce qui a été fait avec l’Institut national du cancer en 2005. Cela permettrait de créer une interface entre tous les ministères concernés et de mettre en avant cette problématique vis-à-vis du grand public.

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