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Gabriel Attal, un premier ministre dans l’ombre d’Emmanuel Macron

Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation et de la jeunesse, avec Emmanuel Macron, lors d’un déplacement au lycée Gambetta, à Arras, le 13 octobre 2023.

L’estrade sur laquelle était juché Emmanuel Macron, mardi 16 janvier dans la salle des fêtes de l’Elysée, n’offrait guère le surplomb de la tribune de l’Assemblée nationale. Le bureau blanc barré de tricolore ne rivalisait pas d’élégance avec le bas-relief du perchoir représentant deux allégories, l’Histoire face à la Renommée – qui lui est toutefois inaccessible puisque le président de la République ne peut pénétrer au Palais-Bourbon. Mais les deux heures vingt de cours magistral multidiffusé du chef de l’Etat, censées donner le « sens profond » de son action, ressemblaient fortement, en revanche, à ce discours dans lequel les premiers ministres, lorsqu’ils entrent en fonctions, exposent leurs grandes orientations. « La déclaration de politique générale, c’était mardi soir ! », ironise Hervé Marseille, chef de file des sénateurs centristes.

Depuis sa chaire, le chef de l’Etat a voulu, mardi, donner le « cap » de son quinquennat, tandis que son premier ministre « aura à détailler » son travail et « le calendrier de l’action qui est la sienne », a-t-il enjoint. Il a insisté sur l’école et la santé, « une sorte de nouveau régalien » à ses yeux, mais a renvoyé au gouvernement le soin de s’exprimer sur la hausse attendue des prix de l’électricité. Emmanuel Macron est « ministre de tout, président de rien », se sont moqués l’« insoumis » François Ruffin et le patron des députés Les Républicains (LR), Olivier Marleix, dans une rare communauté de pensée.

Depuis qu’il a nommé Gabriel Attal à Matignon, le 9 janvier, Emmanuel Macron est omniprésent et donne le tempo. Il s’exprimait mercredi sur l’économie depuis le Forum de Davos, en Suisse. Il s’affiche jeudi aux côtés de Rachida Dati aux Ateliers Médicis, à Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Et présentera ses vœux aux armées vendredi, à Cherbourg (Manche).

Une omniprésence qui laisse peu d’espace aux premiers pas de Gabriel Attal. La déclaration de politique générale qu’il devait prononcer le 23 janvier a été décalée au 30 janvier, « notamment à cause de la conférence de presse du président mardi », affirme un conseiller du chef de l’Etat. Ce qui retarde d’autant l’entrée en scène du chef du gouvernement, qui avait promis « l’action, l’action, l’action » au journal télévisé de TF1 le 11 janvier. Le mois de janvier, qui devait être celui du « rendez-vous avec la nation », aura été exclusivement consacré au remaniement.

« Totalement alignés sur le cap, les priorités et la méthode »

Le président et le premier ministre sont « totalement alignés sur le cap, les priorités et la méthode », assure l’entourage de Gabriel Attal, soulignant que les deux têtes de l’exécutif « ont passé beaucoup de temps ensemble » depuis dix jours. Ce qui a permis de trancher quelques questions en suspens : ainsi, le nouveau locataire de Matignon, confronté comme sa prédécesseure à l’absence de majorité absolue, ne demandera pas un vote de confiance au Parlement à l’issue de la déclaration de politique générale, pas plus qu’Elisabeth Borne ne l’avait fait en juillet 2022. « Sa légitimité, il la tient de la confiance que lui a donnée le président, de l’accueil qui lui a été réservé au groupe Renaissance et de sa popularité », justifie son entourage.

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